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    La Soledad
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    2,9
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    Fabrice G
    Fabrice G

    116 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 août 2010
    A travers le portrait de deux femmes, Jaime Rosales traite des relations humaines. Ici, le quotidien a priori banal d'Adela et d'Antonia nous est raconté. La première décide de tout quitter pour s'installer à Madrid avec son bébé, la seconde, mère sexagénaire de 3 femmes, mène une vie tranquille avec son compagnon. Les deux femmes sont touchées par un drame de nature différente qui va bouleverser leur vie et leur rapport aux autres mais à aucun moment du film elle ne se rencontreront. Ce film est très réaliste, parfois proche du documentaire, le spectateur est vraiment invité à entrer dans l'intimité des personnages, ainsi l'empathie naît rapidement et on s'interesse facilement à ce qui leur arrive. Question mise en scène, le réalisateur est un adepte des loooongs plans-séquences contemplatifs, assez nombreux, qui ralentissent l'intrigue et risquent de laisser de nombreux spectateurs sur le carreau. Moi le premier, j'avoue avoir décroché à plusieurs reprises. Ainsi, il filme le quotidien dans tout ce qu'il a de plus banal, on y repasse son linge, on s'y lave, on prépare à manger etc. Cependant, la grande qualité du film est qu'il alterne les différences de tons passant de scènes heureuses aux scènes purement dramatiques avec beaucoup de fluidité et de subtilité. L'autre aspect personnel de sa mise en scène est l'utilisation de la polyvision, "split-screen" original qui nous montre simultanément deux actions distinctes dans un même décor. S'il est difficile au début de se repérer, on s'y retrouve rapidement, d'autant plus que le procédé n'est utilisé que sur 30% du film. Au delà de l'effet de style, ce procédé permet surtout d'enfermer un peu plus les personnages dans leur solitude et leur douleur. Un film intéressant donc, touchant, humain, vrai, mais un poil décevant avec ses longs plans séquences qui plombent un peu l'ensemble. A voir tout de même, car "La Soledad" nous interroge justement sur les rapports humains et c'est déjà pas mal.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 juin 2008
    La soledad fait partie de ces films, comme Uzak de Nuri Bilge Ceylan ou certains Tsang Ming Liang, qui semblent filmer le vide, le rien, l'ennui, l'anecdotique et qui pourtant finissent par nous bouleverser en révélant notre condition humaine, notre fragilité, notre solitude.

    Le travail formel est très riche et jamais gratuit, les acteurs sont formidables et il y a 3 ou 4 scènes magnifiques, de véritables déflagrations silencieuses, qui rompent la monotonie quotidienne avant d'y retourner (le réalisateur arrive à rendre fort un plan récurrent de planche à repasser!).

    Grand réalisateur naissant! Mais beaucoup risquent de quitter la salle...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 juin 2008
    En suivant le destin de plusieurs femmes, et plus particulièrement celui de deux d'entre elles, une jeune mère élevant seule son fils et une sexagénaire tentant de maintenir le lien entre ses trois filles, Jaime Rosales adopte un double parti pris : celui de mettre en scène des bouts de vie quotidienne, et celui de les filmer de manière stylisée. Le quotidien est donc au centre d'un film qui évoque la vie et ses tourments, ses espérances et ses chagrins, ses heurts et ses solitudes. Laissant filer les scènes, préférant l'observation aux explications, les silences aux dialogues, le réalisateur espagnol parvient à créer de véritables moments de grâce et d'émotion, aidé en cela par un casting impeccable et notamment par l'excellente et subtile Petra Martinez (bouleversantes scènes de l'hôpital et du trajet en voiture). Chaque scène est filmée en longs plans fixes au cadre précis, lesquels sont quelquefois scindés en deux split-screen déstructurant les perspectives et chamboulant les repères du lieu de l'action. Quelquefois déroutants, jolis à d'autres moments, ils ne semblent en définitive pas vraiment justifiés, même s'ils concourent à enfermer les personnages dans leurs solitudes respectives. Comme tout procédé radical, celui-ci, de-même que les plans fixes, doit s'asseoir sur une structure solide pour trouver sa légitimité. C'est en partie le cas pour ce film au scénario habile qui rejette toute hystérie au profit d'une profondeur atteinte par touches successives. Cependant, quelques scènes attendues, quelques plans trop longs en fragilisent la portée. De même, le parti-pris formel donne peu à peu un sentiment de déjà-vu : on pense au cinéma moderne des années 60-70 des Godard, Resnais, Varda ou Wenders... Jaime Rosales n'a donc rien inventé, mais il conduit son film avec une maîtrise et une sincérité qui ne laissent pas indifférent. 3 petites étoiles donc, mais 3 étoiles quand même.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    236 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 juin 2008
    Multi-primé dans son pays, «La Soledad» (Espagne, 2007) de Jaime Rosales est né dans un contexte très peu favorable à l’expression singulière du cinéma. Dans cette ambiance délétère où sont privilégiés les films commerciaux, Rosales réussit d’une part à contourner les vices attractifs de l’industrie mercantile et d’autre part à produire une œuvre étonnante qui révèle le montage comme une image patente et redynamise le procédé le plus galvaudé de la narration cinématographique : le champ-contre champ. L’intrigue est simple mais est reléguée au second rang derrière l’aménagement étonnant opéré par l’esthétique. Film choral où se mêlent plusieurs vies communes autour du drame de la mort, Rosales ne fait qu’emprunter un genre très vite consumé par Robert Altman et consort. Il faut revenir à la construction de l’image pour comprendre la richesse de l’œuvre. Bien souvent, l’écran est scindé en son centre en deux parties dont chacune propose la même valeur de plan. Se côtoient deux plans d’ensemble ou deux gros plans (très souvent ces deux types). Ce procédé, dont on peut craindre, à tort, l’usage fétichiste, convient au propos du film et bien au-delà. Rosales met à bien cet effet de deux manières. Les plans d’ensemble font cohabiter très souvent un lieu d’action dans lequel s’active un protagoniste et un lieu de vide, plein d’absence. Cette mise en parallèle met en exergue la solitude des êtres et exprime pertinemment l’isolement par une technique cinématographique. Le second effet que sert ce split-screen se révèle lors de la présence de deux gros plans. L’un apparait de face, l’autre de profil. Plus que de briser l’habitude du face à face, Rosales met en évidence la collure du montage et comble son intervalle. Plus que de revitaliser le champ-contre champ, ce procédé figure cette formule par une forme angulaire. A droite de l’écran apparaît la vue de celui qui à gauche est représenté par une vue extérieure. Mysticisme et démystification dans le même espace.
    alexandre75
    alexandre75

    13 abonnés 121 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 juin 2008
    Eh bien, ça n'est pas mauvais du tout et décrit admirablement bien le titre "la soledad", cette solitude que chacun a au fond de soi, car même au milieu des "autres", on est toujours seul, avec ses problèmes, ses peines (parfois ses joies, quand même), et le destin qui parfois nous joue dese tours.... Des personnages banals, des destins qui sont ceux de gens ordinaires, mais un film attachant car réalisé honnêtement, sans fioritures, un petit peu long, peut-être quand même.... On s'attache aux personnages, la mise en scène ne gêne pas vraiment car elle ne devient pas une "coquetterie" systématique du réalisateur : il ne coupe pas l'écran en deux tout le temps et nous fait réaliser par ce biais plusieurs aspects d'une même scène, même si cela a une importance relative. J'ai bien mieux aimé ce film que "le conte de Noël" vu hier..... Mais bon, si vous n'avez pas le moral, allez voir quelque chose de plus gai. Si vous faites quand même le choix d'aller voir "la soledad", vous n'aurez pas perdu votre temps et avec ce qui nous est proposé actuellement, c'est déjà ça !!!!!!!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 16 juin 2008
    je rejoins les avis de luckybern et philippetoile.. ce film est un vide sidéral du début à la fin qui se fait attendre. je suis restée jusqu'au bout et c'est a moi que je met 5 étoiles -parce que je le vaux bien.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 juin 2008
    Sans fioriture, sans artifice inutile, sans musique, sans effets spéciaux, sans mannequins reconvertis, sans sexe, sans bain de sang... ce film avait tout pour ennuyer le spectateur moyen.
    Oui mais voilà, ce réalisateur espagnol aux idées claires n'a pas besoin de tout cela pour captiver dès les premières secondes. Sans aucune volonté de généralisation, Jaime Rosales brosse un tableau -pas si objectif qu'il n'en a l'air- de deux familles espagnoles ordinaires : la réalisation sobre contribue parfaitement à faire ressortir non seulement une interprétation toujours juste des dialogues, mais aussi les mimiques, les regards qui en disent parfois beaucoup plus long... Pas d'optimisme gratuit dans ce film, mais pas de dérive gratuite vers le mélodrame non plus. La souffrance est intériorisée, qu'elle soit générée par la perte d'un être cher ou par l'impuissance à se sortir de la médiocrité de leur existence...
    ffred
    ffred

    1 690 abonnés 4 014 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juin 2008
    ...Jaime Rosales a fait très fort. Il nous montre le destin croisée de deux familles espagnoles d'aujourd'hui dans la forme la plus simple et la plus intimiste qu'il puisse être. On les suit au plus prêt dans leurs vies aussi simples (ou aussi compliquées !) que les nôtres. Ca parle de chacun d'entre nous et ça parle à chacun d'entre nous. C'est fort, réaliste, puissant, troublant, touchant, émouvant. C'est plein de mélancolie et de tristesse. C'est plein d'espoir(s). C'est vrai. C'est beau. C'est douloureux. C'est passionnant. La soledad est une nouvelle preuve de la bonne santé du cinéma espagnol. Entre les films d'horreur du moment (Rec, L'orphelinat...) ou Almodovar et consorts, une petite pierre de plus à l'édifice d'un cinéma qui prend de plus en plus de place, qui innove de plus en plus avec originalité. Le cinéma français n'a qu'a bien se tenir. Mise en scène d'une grande rigueur et d'une grande maîtrise, scénario précis et intelligent, interprétation lumineuse. Chef d'œuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 15 juin 2008
    Pas vraiment une réussite. Film ennuyeux et prétentieux où la recherche formelle esthétisante se fait aux dépens de l'histoire et des personnages. Le découpage de l'écran n'apporte rien à l'histoire, à moins d'aimer les longs plans fixes sur les coins de portes, les fers à repasser, les salles d'apart vides... Terriblement ennuyeux.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 juin 2008
    Voilà un film dont je me souviendrai, tant la pureté des plans m'a touchée au plus profond. Cette façon de filmer, tout d'abord déroutante, permet de pratiquement dialoguer avec les acteurs. L'allégorie de la mort du cygne avec les quelques sursauts de ses ailes d'oiseau à l'agonie est absolument extraordinaire. Quant à la simplicité des images du quotidien filmées comme le sont celles de la douleur (attentat, rendez-vous chez le cancérologue ...), c'est là toute la magie de ce film. Courez le voir
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 juin 2008
    La soledad est un film sur la vie, sur notre vie, je dirais même un film dans la vie. Il reste jusqu'au bout près des choses, près du quotidien, ce quotidien étouffant et pourtant inaltérable que nous connaissons tous. Chaque plan est une merveille, chaque regard posé sur un personnage émeut au plus au point, comme si le banal contenait en lui-même le sublime. Deux heures de plans fixes, avec un écran divisé en deux, métaphore évidente de la séparation des êtres, de l'incommunicabilité, et de l'épreuve du deuil. Et pas une minute d'ennui, grâce à des comédiens fabuleux, que l'on regarde, nous spectacteurs crédules, gesticuler, vivre, repasser leurs vêtements, préparer à manger, et parler, avec un naturel Ce miroir de nous-mêmes a quelque chose de troublant mais d'unique au cinéma. Jamais un silence n'a autant parlé au cinéma, jamais un regard, une crispation du visage n'a autant exprimé que dans Soledad. Et cette monotonie, ce dérisoire, finalement exprime l'essentiel, à savoir que la soledad del hombre no le impide que tome parte en la alegria del otro o en el dolor comun de la vida. Pourtant, lorsque le quotidien dit non, lorsque l'horreur survient dans la marche inexorable du monde, quelque chose s'affirme, nous crie l'éphémere de notre condition. Ainsi de la scene bouleversante du bus, ou celle de l'agonie de la vieille dame. La vie est là même quand on la veut pas, on la meuble avec du rien, et ce rien nous rattrape, malgré nous et exprime plus que nous. La phrase qui revient sans cesse dans la bouche des personnages est "no pasa nada", "cela ne fait rien" alors que justement tout est dans ce rien, dans ces mots incapables de dire, dans ces visages silencieux qui souffrent et qui aiment. Ce chef d'oeuvre espagnol est à voir absolument tant il vibre de sincérité et d'émotion retenue, tant il bouleverse par son esthétisme épuré. Il s'agit, on peut l'affirmer, d'un des meilleurs films de cette année.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 12 juin 2008
    Ce film a le mérite de présenter la vie des protagonistes avec beaucoup de justesse et d'authenticité, usant de dialogues de "la vie de tous les jours". Mais le rythme est d'une mollesse un peu trop à la mode en ce moment au cinéma, et çà ne suffit pas à en faire un joyau de la toile...
    Résultat : Si vous étiez un peu fatigué de votre journée, vous ne résisterez pas à l'envie de piquer un roupillon et seule l'explosion du bus au milieu du film pourra vous en extirper quelques minutes avant de vous faire replonger...
    Enfin, la juxtaposition de plans sur une même séquence ne semble pas avoir de logique particulière et çà déconcerte plus que çà n'apporte d'originalité.
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    43 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 11 juin 2008
    Quelle purge ! Plus de deux heures de plans fixes d’une lenteur extrême pour filmer le banal et le quotidien sans aucune imagination, c’est difficilement supportable. Les fêlures et les drames de la vie peuvent susciter l’émotion dans la pudeur sans pour autant tomber dans un tel nihilisme intellectuellement prétentieux. Certains beaux esprits crieront au chef d’œuvre, pas nous. Ne pas quitter la salle avant la fin tient de l’exercice de maîtrise de soi.
    velocio
    velocio

    1 298 abonnés 3 132 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 juin 2008
    Attention, ce film, présenté dans la sélection Un certain regard de Cannes 2007, ne peut pas être conseillé à tous les publics, des cinéphiles même très avertis pouvant renâcler devant un film très lent, d'une durée dépassant les 2 heures, tourné pratiquement uniquement en plans fixes et sans accompagnement musical. Par contre, quand on entre dans l'univers du réalisateur, ce film s'avère toucher au chef d'oeuvre. Quant à ce qu'il évoque, excusez du peu : les attentats de Madrid, la mort d'un enfant, la mort de sa mère, le cancer, ... Pas gai, j'en conviens, mais des sujets importants. Comme dans "Un conte de noël", de Desplechin, ce film aborde de front les conflits qui peuvent exister au sein d'une famille. Mais ici, tout est crédible, on ne fait pas dans la prétention et dans l'esbroufe. Comme dans "un conte de noël", on voit des interprètes s'adresser au spectateur. Mais contrairement au film de Desplechin où cela sonnait très artificiel, il s'agit ici d'un gimmick de réalisation très astucieux. En fait, souvent, l'écran est partagé en 2 parties et, lorsqu'il s'agit de 2 personnes qui se parlent face à face, on voit l'une d'elle de profil dans une moitié de l'écran et l'autre de face dans l'autre moitié. D'où, pour cette personne, l'impression qu'elle s'adresse au spectateur. Il faut savoir que ce film, dans lequel tous les acteurs sont prodigieux, a réussi l'exploit de truster les récompenses lors des derniers Goya, l'équivalent espagnol des Cesar. Pas mal pour un film dont il faut savoir qu'il est aux antipodes des productions d'Almodovar. Un seul conseil : courrez voir ce film magnifique et laissez vous prendre par sa magie.
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