Echec commercial pour Sonnenfeld, qui, après La Famille Addams, livrait cette petite comédie romantique rafraichissante bien qu’un peu (beaucoup ?) naïve. Un moment léger mais bien moins imaginatif et débridé que le diptyque précédent du réalisateur.
Le Concierge du Bradbury séduit bien sûr par son casting. J. Fox était tout trouvé pour le rôle, et il le revêt avec talent, classe et un bagout qui fait plaisir. Il est à son aise, et cela se sent. Face à lui Gabrielle Anwar est radieuse et lumineuse, et elle aussi était bien trouvée pour ce rôle à la fois romantique mais aussi un peu sanguin ! Pour le reste, quelques excellents seconds rôles, avec un Udo Kier qui surprend loin du cinéma horrifique, un Dan Hedaya solide, bref, le casting tient la route et on passe un bon moment en sa compagnie.
Le scénario n’a rien de foncièrement très original, si ce n’est le milieu dans lequel se passe le film, et le métier du héros. Cela apporte quand même son lot de situations sympathiques, mais pour tout dire ça manque un peu de vrais passages délirants. On est clairement dans une comédie romantique plus qu’une comédie tout court, et pour moi il y a un passage de vraiment fendard (celui de la réception), avec enchainements de quiproquos. Malgré tout cela n’enlève rien à la légèreté du film, qui se laisse voir sans déplaisir, bien qu’on ne va pas de surprises en surprises puisqu’on a l’architecture conventionnelle du genre.
Formellement Le Concierge du Bradbury est appliqué. De beaux décors avec le cadre majestueux de l’hôtel qui aurait pu être davantage exploité, de belles couleurs, on retrouve les qualités de Sonnenfeld pour saisir une ambiance, ici l’antithèse de la famille Addams. Talent que le réalisateur a perdu plus tard, malheureusement ! La mise en scène est alerte, et la bande son est classique mais pas désagréable. Rien de bien notable cependant de ce côté-là.
En conclusion si vous voulez passer un moment gentil et romantique, où le mal ne triomphe pas, Le Concierge du Bradbury est fait pour vous. Pas le meilleur Sonnenfeld, mais un petit métrage qui mérite la découverte, ne serait-ce que pour les bons acteurs. 3.