Avis sur Running Woman

Film méconnu à l’intrigue plutôt grotesque et maladroite, Running Woman n’est pas franchement marquant.
Les moins difficiles auront tout de même le plaisir certain de revoir la charmante Theresa Russell, une femme sur laquelle les années n’ont guère de prise, et qui ici a en plus vingt ans de moins. Pour tout dire elle reste l’attrait principal du métrage, apportant son charme (peu mis en valeur cependant, on sent qu’à la réalisation c’est une femme !), et un jeu pas désagréable bien qu’assez inégal. En réalité, comme dans pas mal de produits similaires, les émotions sont assez artificielles, et on ne s’attarde pas trop dessus, et du coup Russell pleure son fils quelques instants et puis c’est vite oublié. Face à elle peu d’acteurs connus, juste Andrew Robinson qui n’est pas un foudre de guerre mais qui reste efficace. Honnêtement l’interprétation globalement reste tiédasse, et seule Russell peut présenter vraiment un intérêt.
Le scénario est malheureusement trop foutraque. Ce mélange de corruption généralisée, d’immigration mexicaine, de restauration de peinture, de car-jacking et d’enquête policière quasi-amateure (et encore je passe certains aspects du film) peine à prendre tant les éléments s’intègrent mal. En fait le film serait resté sur l’idée du car-jacking et de l’enquête accusant Russell, accusation dont elle essayerait de se dédouaner, ça aurait pu tenir (encore qu’on se demande pourquoi accuser Russell, mais bon). Mais là le film se veut très ambitieux, dénonçant la corruption des grands de ce monde, et force est de constater que non seulement c’est très bateau, mais que le film n’a pas du tout la dextérité pour cela. Les scènes ridicules sont nombreuses (Russell passe l’essentiel du film à se déguiser !), le final est faible, et le film, malgré un rythme solide n’arrive pas vraiment à intéresser. Ça manque de scènes fortes.
La réalisation est aussi d’une efficacité très discutable. La réalisatrice recourt à plein de procédés désuets et presque nanar (les apparitions monolithiques du gamin décédé !), les scènes d’action n’ont aucun relief, les décors sont juste passables, la photographie fait datée. Pour ma part j’ai du mal à croire en voyant ce métrage qu’il est déjà de la fin des années 90, je l’aurai plutôt vu à la fin des années 80. Running Woman est un film pas terrible à voir, ne s’élevant guère au-dessus de son statut de téléfilm de soirée basique.
En conclusion Running Woman est un film faible. Malgré un rythme honorable, et plutôt prenant au début, malgré une Theresa Russell qu’il est toujours agréable de revoir, le métrage ne tient pas vraiment, trop maladroit et trop approximatif pour séduire vraiment. C’est un film anonyme donc, qui n’éveille aucune curiosité particulière, même s’il pouvait promettre quand on visionne les vingt premières minutes. 1.5