Trop de trop tue le trop... Partant d'un bon sentiment, ne serait-ce que celui d'être français, "Martyrs" s'aventure sans grande surprise dans l'excessif de la violence gratuite. Ça choque, c'est ultra gore pour un scénario pas franchement transcendant. Certains trouvent en lui une lueur de génie, la lueur finale, la "réflexion" sur l'au-delà, moi je suis gêné d'assister à l'autodestruction d'une fille puis les mutilations incessantes d'une autre... Je suis gêné de voir des choses que mes yeux n'ont pas été habitué à voir... Oui pourtant je suis ouvert d'esprit, je n'ai pas peur du changement, comme certains, mais là, c'est trop. Et pourtant ce qui est troublant c'est qu'avec ce "trop", le réal parvient tout de même à nous scotcher jusqu'à la fin. On pense éteindre la télé, mais on n'y arrive pas, on est comme attiré par une force obsédante et inexplicable. Tout ce sang fascine, toute cette chair fascine, on devient en un instant, inconsciemment, de véritables psychopathes. "Martyrs" nuit pourtant gravement à la santé mentale. La fin, certes facile a le chic de faire cogiter, de nous montrer quelque chose de nouveau, quelque chose de rarement exploité au cinéma. Quitte à en avoir la nausée, on reste jusqu'à ce dénouement saisissant, cette dernière scène à laquelle on s'attend d'une certaine manière, mais à laquelle on parait étonné lorsqu'elle se produit. Le plus détestable, hormis l'excès abusif, c'est ce passage, certes bref, dans l'au-delà. Alors que le film échappait aux clichés du genre et explorait un univers peu commun, on plonge en plein dans le déjà vu, dans l'explicite, alors qu'on aurait préféré l'implicite, le suggéré. De nombreuses fausses notes dans cette symphonie sadique et malsaine, mais le film reste, sans explication, une œuvre à part entière. Audacieux, c'est tout le mérite que j'accorde à Pascal Laugier.