Un remake bien fade. Contrairement à d’autres, il a le mérite de recontextualiser le speech de départ à notre époque, modifiant ainsi le message que veut faire passer Klaatu (message beaucoup plus écologiste donc). Le contexte étant plus moderne, le film repose beaucoup sur la mondialisation de l’évènement de l’impact des médias, ce que l’original avait un peu développé dans sa première partie. D’ailleurs, on retrouve plusieurs petites références à l’originale. Cette modernisation du récit peut se voir sur plusieurs aspects. Tout d’abord, les clichés utilisés pour les personnages sont adaptés à notre époque actuelle. Ensuite, le film donne un rôle aux personnages féminins un peu plus consistant que de crier. Enfin, on y voit également un rôle plus prépondérant de l’armée et du gouvernement, ainsi que des scientifiques. C’est d’ailleurs le seul réel bon point par rapport à l’original : ce film créé un véritable contexte scientifique autour de Klaatu et de ce qu’il amène. Cependant, ça s’arrête là.
Tout d’abord, on perd l’aspect documentaire de l’original pour une approche plus dynamique et rythmée, dans la plus pure lignée de la SF d’action. Deuxième point, Klaatu est nettement moins pacifiste puisque cette fois-ci, il vient essentiellement pour agir. Ces deux points font que globalement, l’histoire est franchement moins intéressante que l’originale. On perd toute la beauté du message, son intérêt et sa structure si originale. Bref, tout ce qui faisait la force de la version de 1952. À cela, ajoutons tous les ressorts scénaristiques du blockbuster américain des années 2000 de base, et vous obtiendrez le scénario du film : des retournements de situations abracadabrants, des dialogues d’une platitude absolue, des personnages sans reliefs et au final, un speech sur l’amour complètement niais et dégoulinant de guimauve. Le tout noyé au milieu de séquences d’action parfois banales et puis parfois complètement WTF (à se demander s’il y avait pas une clause dans le cahier des charges du genre une scène d’action toutes les 15 minutes). Bref, une histoire dans laquelle on perd beaucoup de chose.
Sur le casting, on va pas se mentir : ça vole pas haut. À la limite, le seul qui s’en sort à peu près c’est au final Keanu Reeves, mais uniquement parce que son jeu correspond au personnage. Du coup, ouais ça fonctionne mais de là à dire que c’est bien joué…Quant au reste, c’est vraiment très bof bof, notamment sur les nombreux rôles secondaires (souvent militaires) à l’utilité et l’intérêt extraordinairement limités. Jennifer Connely est très loin de ses grands rôles. En fait, avec du recul, on a l’impression que même les acteurs principaux font de la figuration et ne savent pas trop ce qu’ils font dans ce film…Techniquement, le film n’a que 6 ans et pourtant il a déjà très mal vieilli. Bon, la musique de Tyler Bates crée une atmosphère collant bien au film, mais est très loin de crée celle si particulière de Bernard Herrmann. Les décors sont corrects, même si on remarque que plus de la moitié sont au final sur fond vert. La mise en scène est globalement correcte, même si c’est souvent assez chaotique et brouillon.
Quant aux effets spéciaux…je l’ai déjà dit, le film n’a pas 6 ans et pourtant on croirait qu’il a 10 ans de plus. À la limite, la modélisation du nuage d’insectes bouffeurs de tout est plutôt bien faite, mais le reste : le robot est moche, les incrustations des acteurs dans les décors moches, l’intérieur du nuage moche, les sphères moches…Bref, ça rend très moche à l’écran, et je ne parle pas des véhicules de l’armée en image de synthèse, même en gros plan parce que la production n’a pas dû avoir l’autorisation de l’armée d’en utiliser des vrais (mais c’est vrai, tout le monde n’a pas les contacts de Michael Bay non plus). Les FX sont vraiment le gros point faible technique de ce film.
Bref, un film techniquement trop juste pour compenser une histoire et des acteurs vraiment pas terribles. Comme je le disais, le seul point positif du remake est d’avoir adapté le contexte à son époque et d’y ajouter un peu plus de background scientifique pour tenter de le rendre crédible (car oui, si c’est un bon point, encore fallait-il bien le faire pour le rendre intéressant). Du divertissement sans plus.