Malgré une tension qui se déplace pour garder en haleine, le truc reste tout de même vachement mou. C'est un peu à se demander pourquoi ce truc est culte. A noter que je suis totalement insensible au sang à l'écran, ça me fait ni chaud ni froid.
Le plot vise simple : éradiquer le requin pour sauver l'été d'Amity. Au départ, le film nous prend clairement de court. Même pas 5 minutes se sont écoulées qu'on se sent déjà étouffé par cette ambiance horreur et sanglante, la pression est au max. Puis, on introduit les personnages : un officier de police, qui n'a absolument aucun défaut, contre un vilain maire avide. Puis, le requin commet d'autres attaques, mais plus jamais avec la même sensation d'oppression, les mêmes frissons. La menace rôde, d'accord d'accord, rien de plus. La tension est trop latente pour que je daigne y accorder de l'importance.
Le film tente, pour garder le stress au max, de déplacer ses points de tension tout au long du film. On passe donc de la menace principale du requin, au conflit politique, à la bataille d'ego ridicule sur le vieux rafiot. De mon côté, la sauce n'a pas pris. Passé le premier tiers du film, plus grand chose ne parvient à me captiver… A part la face cadavérique du pêcheur qui surgit au milieu de nulle part, j'ai lâché mon plus gros sursaut. A ce propos, ce film manque de moments bien chair de poule qui te réveillent tes grands morts en un quart de seconde, ça aurait bien dynamisé l'ensemble.
Car ce film se révèle bien longuet et un peu absurde, à partir du moment où on embarque sur le vieux rafiot pour la traque finale. Ca traine trop en discussions de vieux loups de mer bourrés et en partie de loup avec le requin. Et, par dessus-tout, la figure de Martin Brody est totalement invraisemblable. Le mec est phobique de l'eau, n'a jamais chassé le requin et, pourtant, c'est lui qui vient à bout d'un mastodonte de 7m. Ce concept est vachement daté pour un spectateur d'aujourd'hui, je me doute bien qu'il avait totalement fonctionné à l'époque.
Les dents de la mer joue avec cette phobie populaire de l'attaque de requin en nous promettant une traque haletante à la terreur des mers d'Amity. Toutefois, l'atmosphère de tension irrespirable instaurée dans ses premiers instants s'essouffle trop vite au profit d'une partie de loup bien longuette et terne. Mon insensibilité aux effusions d'hémoglobine doit très certainement y être pour quelque chose dans l'ennui que j'ai ressenti devant ce long-métrage...