En 1974 sortait Les dents de la mer, roman de Peter Benchley qui eut un grand succès, public et critique. Ce roman racontait la vie d'une petite station balnéaire, Amity, quelques temps avant l'ouverture de la saison. Une nuit, alors qu'elle nageait tranquillement dans la mer, un jeune femme se fait dévorer par un animal sous-marin. Le lendemain matin pour Martin Brody, chef de la police d'Amity, il n'y a pas de doute, il s'agit d'un requin. La peur s'empare alors des habitants. Faut-il interdire les plages? Pour Brody, c'est sur, surtout quand deux autres personnes se font tuer à leur tour. Mais le Maire de la ville n'est pas d'accord. Si on ferme les plages cet été, c'est la faillite assurée pour les commerçants! Une seule solution s'offre alors à Brody: tuer le requin.
C'est donc de ce synopsis assez simple que part Steven Spielberg, petit inconnu alors, pour créer un film qui deviendra plus tard le premier blockbuster de l'été et un chef d’œuvre intemporel. Richard D.Zanuck et David Brown, deux producteurs, décident de faire confiance à Spielberg qui n'avait alors que deux long-métrages à son actif, Sugarland Exspress, film au succès mitigé, et Duel, téléfilm dont l'histoire est semblable sur certains points à celle des Dents de la Mer. Pour les acteurs, Spielberg opte pour Roy Scheider dans le rôle principal, Richard Dreyfuss dans celui de Matt Hooper, océanographe, et Robert Shaws dans la peau de Quint, pêcheur.
Mais le tournage met du temps à commencer car le scénario n'est pas au point, le lieu du tournage n'est pas choisi et d'autres préparatifs ne sont pas prêts. Mais le temps presse et Spielberg met donc le train en marche. Malheureusement, le tournage est un calvaire, autant pour le réalisateur que pour les acteurs. L'animatronique, prénommé Bruce, utilisé pour le rôle du requin à du mal à fonctionné et chaque minute de tournage est précieuse. Le réalisateur va continuer de faire son film avec ce problème et va l'utilisé pour installé du suspens dans le film en ne montrant que très peu le requin. Le tournage va bel et bien se terminer mais presque deux mois après la date initialement prévu.
C'est seulement lors de sa sortie en salle que Les Dents de la Mer va créer un inattendu ras de marré. Le film va exploser tout les records au box office en récoltant 47,8 millions de $ de recettes en 12 semaines, seulement sur le territoires américain. Les spectateurs sont horrifiés par le film. Ils ont tellement eu peur que la fréquentation des plages à énormément baissée lors de l'année 1975.
Mais aujourd'hui encore, Les dents de la mer fait toujours le même effet au près du spectateur. Spielberg, de part sa réalisation méticuleuse et inventive, réussit à installer une ambiance suspicieuse grandissante. Il nous fait peur, nous fait rire et nous ému dans le même film et ça, c'est juste incroyable. Les moments de terreurs, les apparitions du requin, sont sublimées par l'exceptionnelle musique de John Williams, devenue culte.
Les acteurs, brillants, incarnent des personnages hauts en couleurs que ce soit Martin Brody, homme tourmenté et dépassé par les événements ou Quint, vieux loup de mer alcoolique.
Certaines des scènes et répliques de Jaws, titre original, sont et vont restées cultes à tout jamais comme la scène d'ouverture,
le long monologue de Robert Shaw sur ce qu'il avait vécu dans l’Indianapolis
ou alors le fameux "We are gonna need a bigger boat" de Roy Scheider. Mais la meilleure scène pour moi,
c'est celle où le plus petit des fils de Brody imite son père, soucieux, à table.
Cette scènes, pleine d'émotion, est un grand moment de cinéma et la meilleure séquence filmée que je n'ai jamais vu de toute ma vie.
Trois suites vont suivre. Les Dents de la mer, 2ème partie, série B honnête, Les Dents de la mer 3, mauvaise suite sortie en 3D et Les Dents de la mer 4: la revanche, gros nanar. Aucun des ses films ne sera à la hauteur de Jaws, ce grand chef d’œuvre du cinéma, rempli de prouesses techniques et de passion.
Lequel d'entre vous est capable d'aller faire trempette juste après avoir visionné Les Dents de la Mer?