Un nouveau film de Kevin Smith est toujours un évènement, surtout quand c’est un de ses deux derniers, avant sa retraite annoncée. Et comme en plus, c’est dans un genre qu’il n’a pas l’habitude de filmer, quoi de plus tentant ?
Red State s’engage d’abord dans la même voie qu’un vulgaire teen movie torture porn à la Hostel où 3 étudiants répondent à une annonce cochonne, avant de se faire piéger par une Melissa Leo qui paraît possédée, sans nuance tout le film. Le premier contre-pied du film s’effectue Le premier contre-pied du film s’effectue dans la scène suivante, un sermon de dix minutes non-stop de Michael Parks, fantastique en pasteur/gourou totalement fou et effrayant. La scène est casse-gueule, mais parfaitement réussie, où le spectateur comprend tout doucement et par étape le terrible dessein des initiés de l’église dans laquelle presque tout le film se passera. Puis, nouveau contre-pied, les trois héros se font descendre assez vite et le film se retrouve être un film de siège, entre l’ATF et les fidèles de l’Eglise Fondamentaliste. Et si Kevin Smith avait refusé une adaptation du Frelon Vert par peur de ne pas assurer dans les scènes d’action, il prouve ici que c’était une grosse erreur et qu’il s’en sort très. Alors qu’importe si sa fusillade est assez moraliste (les victimes ayant toute mérité leur funeste destin), elle est assez efficace et passionnante pour passer outre ce petit défaut. On y croise Marc Blucas, Kevin Alejandro, Kevin Pollak…
La dernière partie du film est aussi réussie, où John Goodman, fabuleux, ni paternaliste ni salaud, explique au spectateur, représenté par Patrick Fischler (acteur bien trop rare) ce qu’il s’est passé lors de la fin, assez étrange, mais réussie, de la fusillade. Red State est non seulement un film réussi, c’est aussi un film fascinant, qui finit de révéler des acteurs qu’on connaissait déjà, comme Michael Angarano ou Kyle Gallner, qui montre que Kevin Smith sait tout faire et bien, qu’il nous manquera quand il sortira son ultime long métrage : Hit Somebody (avec peu ou prou le même casting, comme inscrit dans le générique).