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Jean-François S
53 abonnés
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5,0
Publiée le 13 septembre 2009
"Tubby the tuba" est un des dernier Puppetoon réalisé par George Pal avant qu'il ne se consacre aux long-métrages de science-fiction pour lesquels il sera plus connu. On reconnait dans ce film, l'amour du réalisateur pour la musique, que ce soit classique ou jazz, qui a jalonnée la plupart des puppetoon qu'il a réalisé. Ce cartoon illustre un conte musical pour enfant écrit en 1941 par Paul Tripp et George Kleinsinger, inspiré du style musical de Prokofiev. Il est la première adaptation au cinéma de ce morceau qui devint instentanément un classique dans les orchestre du monde entier et pourtant pas très populaire en France. "Tubby the tuba" est surement un des plus beau cartoon de George Pal, en tout cas le plus émouvant. Un pur chef d'oeuvre a découvrir d'urgence.
Six ans après que Paul Tripp écrivit l’historiette de Tubby le tuba, George Pal le transcrivit en film d’animation. «Tubby the tuba» (USA, 1947) dispose d’une intrigue simpliste, d’un déroulement commun à bon nombre de dessins-animés et s’achève sur un happy-ending populaire. Vu ainsi, le court-métrage d’animation du prolixe George Pal ne semble rien avoir d’extraordinaire. Pourtant la matière animée n’est certainement pas habituelle. Plastique, patte à modeler, carton, la difficulté à se fournir des informations ne laisse plus qu’à supposer la teneur de cette matière luisante. Eclairé par une pellicule Technicolor qui souligne la surbrillance des surfaces en contraste avec le crépuscule des décors, le film d’animation dispose d’une charmante photographie signée Pal et John S. Abott. Il est réducteur de ne conserver de ce court-métrage que l’aspect plastique ou de constater sa naïveté narrative (pourtant essentielle pour un film pour enfants). Ainsi que toute œuvre destinée aux enfants qui se respecte, «Tubby the tuba» accompagne l’apprentissage d’un monde, la prise de connaissance d’une sensorialité ou d’un fait. Pour ce film de Pal, l’objet d’apprentissage, non des moindres, s’avère la musique, plus exactement sa forme mélodique. Est mélodie ce que l’oreille veut bien accepter avec charme. Ainsi l’Europe occidentale a bien voulu parler de mélodie pour les ménestrels médiévals et ensuite de mélodie pour les œuvres de Brian Eno. Entre ces deux registres résident un gouffre dont les ponts sont bien complexes. La mélodie que défend le film est celle classique d’un Chopin. Tubby, tuba cantonné à une seule gamme de note, apprend, par les soins d’une grenouille basse, à composer une musique avec sa voix. Dans cet univers où les hommes (sans visage puisque de dos) côtoient des instruments anthropomorphes, l’apprentissage de la mélodie est une nécessité. Fait, happy-ending oblige, assimilé par Tubby. L’ouïe du spectateur se réjouit de cette mise en société.