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al111
22 abonnés
348 critiques
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4,0
Publiée le 23 novembre 2007
Le style de Roy Andersson est reconnaissable entre tous : des longs plans-séquences blafards en grand angle, avec une caméra (presque) toujours immobile, mettant en scène des personnages de tragi-comédie. Les (tristes) vivants sont ici quelques habitants d’une ville, montrés dans des situations absurdes ou désespérantes, ou dans leurs rêves, cauchemars ou instants de bonheur, mais dont l’ambiance n’est pas différente du réel. Il y a quelque chose des Monty Pyton et des spectacles de Jérôme Deschamps dans cet étalage un peu monstrueux de la misère sociale et morale. Un humour terriblement noir, une dérision de la mélancolie, une vision spectaculaire et drôle du malheur. C’est totalement décalé de la réalité et pourtant chacun pourra se retrouver dans l’une des situations décrites, pour en rire ou en pleurer. La théâtralité de la mise en scène est ici terriblement efficace, même si elle ne déclenche que trop peu d’émotions. Il y a une grande richesse visuelle, un cadrage extraordinairement étudié, des surprises énormes malgré l’apparente immobilité. Certaines scènes restent en mémoire longtemps après leur vision, comme des semi-cauchemars, des claques au quotidien, des instants de lucidité sur l’absurdité de la vie...
Tiens, un film qui sort de l'ordinnaire ! Et ben ça fait du bien et en plus le résultat est bon ! Humour décalé dans le genre "le director", j'ai piqué un fou rire comme rarement. Les scènes sont travaillées, les personnages soignés, les dialogues léchés, le scénario à la foi décousu mais très lisible quand même, et il donne toute sa saveur à cette comédie dramatique qui vaut le détour.
Très bon film composé de plusieurs petites parties sous forme de sketch tous reliés entre eux par un lieu, un personnage ou une situation. A la fois drôle et émouvant, ces fables quotidiennes d'humour noir montrent l'homme sous tous ses angles. Très réussi.
Un joli morceau de poésie nordique. Onirique, loufoque, tendre, drôle ou pathétique, ce petit microcosme est observé à la loupe par l'oeil bienveillant de Roy Andersson. Le film est découpé en minuscules saynètes de quelques minutes, filmées en plans fixes dans des cadrages milimétrés, comme autant de petites friandises dont on se régale.
Cela se passe en Suède mais on n'est pas chez Ikea, ça fait penser aux films de Tati, mais ici la couleur est quasiment absente. Chaque décor est gris, crème ou brun. Le mobilier est rudimentaire, juste de quoi s'asseoir, écrire ou s'allonger. En une succession de saynettes filmées en plans fixes, Roy Andersson nous parle de nous, nous les vivants. Dans le dossier de presse, il déclare qu'il souhaite que chaque spectateur se reconnaisse dans son film, et le pari est gagné. Entre burlesque et émotion, le réalisateur nous propre de brefs portraits de l'être humain, dépeignant avec justesse et cocasserie des situations de solitude, de colère, de quête amoureuse. Cela pourrait être du théâtre, mais c'est du cinéma. Chaque scène est mise en place et cadrée avec un soin précis : en jouant sur la profondeur de champ, le premier et le second plan, Roy Andersson nous fait entrer dans son univers, nous invitant à devenir nous-même les figurants intelligents des scènes qu'il nous propose. Loin de toute esbrouffe, quasiment intemporel, "Nous, les vivants" a quelque-chose de Chaplin, cette qualité humaine des films qui parlent à tous. On pourrait le qualifier de petit film, mais c'est un petit film indispensable. Le jour où ce genre de cinéma aura disparu, nous aurons perdu quelque-chose.
Roy Anderson signe ici un film très original et unique mêlant satire sociale et situations comiques et maîtrise cela brillament. Les plans fixes omniprésents sont parfaits et l'ambiance snistre assurée à chaque plan. Un film sympathique à voir.
Film d'une poésie et d'une beauté incroyable : collection de petites scènes, de moments de vie absurdes, drôles ou tristes, apparemment sans lien entre eux, puis petit à petit...seule la musique peut unir les êtres semble dire le film. Le principal atout de "Nous les Vivants" c'est son extrêmisme formel : tourné dans des décors suèdois pour le moins sordides, pièces au mobilier rudimentaires, dans des couleurs grises ou brunes, uniformes, quasiment entièrement en plans fixes (sauf la scène du repas), et des trouvailles visuelles bouleversantes comme un immeuble qui se déplace comme un train, avec le paysage qui défile aux fenêtres... Et déjà deux scènes cultes, l'une totalement absurde (le procès), l'autre à vous tirer les larmes (le mariage). A part une fin trop abstraite et peu compréhensible (métaphore ?), c'est splendide.
Une atmosphère grise et des personnages atypiques, réunis dans un ovni cinématographique à mi-chemin entre jeunet et kusturica, voilà un film suédois qui ne laisse pas indifférent.
Originalité des plans fixes,on passe de l'humour absurde à la réflexion sur la condition humaine, au final une oeuvre telle une ode à la vie, aux rêves les plus fous,à l'accomplissement de Soi.