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L'homme le plus classe du monde
331 abonnés
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3,0
Publiée le 21 mars 2013
Un film qui au début, nous séduit de par son originalité, mais qui tourne rapidement en rond et devient finalement assez chiant. La mise en scène austère composée uniquement de plan séquence fixe au cadrage millimétré, le tout dans des décors épurés et géométriques, renforce les longueurs.
Le film étant composé de pleins de petites séquences, plus ou moins liées, il possède forcément des passages réussis (en particulier les rêves qui donnent lieu à des situations burlesques assez drôles) et d'autre beaucoup moins intéressants.
Mais bon, il faut avouer que c'est assez rafraîchissant de regarder un film vraiment original. Et rien que pour ça le film mérite d'être vu.
Film brillant mais qui n'arrive pas à transcender son concept. Ce concept s'avère génial les premières minutes, mais le syndrôme de l'essouflement n'épargne pas ce film. C'est dommage, car il y a vraiment des idées géniales. On pense à Camus ou Tati. A découvrir, assurément !
« Nous, les vivants » ou la peinture des petites et grandes tragédies de la vie. Le réalisateur dresse le portrait de différents personnages faisant face aux différentes absurdités que la vie impose, laisse le spectateur devant des peintures qui s'animent tristement pour livrer chacune, ces petits moments de la vie quotidienne qui ressemblent à des montagnes quand on doit faire face. Le dispositif technique utilisé est rare, et donc passionnant à décrypter. Filmant presque uniquement en plan fixe, Andersson semble vouloir faire disparaître le dispositif cinéma pour immerger le spectateur au mieux dans la vie de ces âmes errantes. Qui dit plan fixe, dit utilisation de la profondeur de champ, le réalisateur travaille merveilleusement bien cet aspect en jouant sur les dimensions, les couleurs (les décors verdâtres étant très présents) et l'espace avec la relation du vide au plein. Si il fallait interpréter la profondeur dans ce film, je dirais qu'elle indique comme chaque humain joue un rôle au premier, au second ou ou dernier plan dans la vie de l'Autre, la vie est une implication des Autres à différents niveaux. Mais malgré quelques moments absurdes plein d'humour noir, il manque ce grain de folie qui aurait pu faire décoller l'ensemble du film, certains « sketchs » n'étant ni originaux, ni drôles ni forcément révélateurs. Sans devenir une comédie burlesque, le film aurait dû plus se pencher sur son énorme potentiel comique car il était tout à fait compatible avec l'ambiance du film. « Nous, les vivants » possède un réel impact visuel mais il souffre de quelques longueurs et temps morts, l'utilisation plus régulière d'un humour aussi féroce que la promenade du chien aurait mieux mis en relief les idées du film. Ce film malgré tout est une oeuvre à voir, le genre d'expérience qui se font de plus en plus rares au cinéma, un potentiel énorme qui, qui sait, fera des émules.
Dans une année cinématographique, il y a des films qui vous émeuvent d’autres qui vous rebutent et il y en a aussi qui sortent du lot par leur côté étrange et quelque peu surprenant. « Nous le vivants » fait partie de cette catégorie. Il est inclassable. D’abord par son aspect visuel, largement inspiré par le peintre Edward Hopper, sorte figuration du grand bazar de la vie aux teintes délavées dont la seule fantaisie serait le vert de gris (tonalité générale). Ensuite sur la bande son, la musique ronflante et sinistre du tuba vient marteler cette misère ambiante. Enfin par sa galerie de personnages désespérés, dans le meilleur des cas, que l’on fait évoluer de scénette en scénette. Nous sommes dans une espèce d’antithèse d’une pub Ikea où la vie exulte la joie de vivre, saine, en couleur et trépidante. Ici, la Suède suinte de son mal être, l’individu est seul à force d’individualisme, la vie n’est ponctuée que par l’arrivée d’une mort qui se fait trop attendre. Seul le rêve vient parfois égayer son sort, qu’il soit un mariage porté par une foule en liesse chaleureuse ou bien celui d’un maladroit qui se voit condamné à la chaise électrique pour avoir cassé un service de table. Tout vaut mieux que cette vit, que notre vie, voilà ce qui pourrait être le message de Roy Andersson. Il dépeint avec cynisme, un côté burlesque exacerbé et méchanceté ces femmes et ces hommes incapables de se voir ou de vire ensemble. C’est souvent drôle surtout au début, lassant vers la fin, mais on ne sort pas indifférent.
Une fois de plus le cinéma suédois (scandinave en général) nous offre un film loufoque avec un humour typique (à froid, décalage plus que drôlerie) de leurs pays. Pas vraiment d'histoire bien précise plutôt une succession de saynètes bizarres avec une réalisation quasi exclusivement composé de long plan fixe. À voir car ce film ne manque pas d'originalité.
"Nous,les vivants" est une oeuvre poétique et artisanale du réalisateur suèdois Roy Anderson. Un succession de saynètes filmées en plans fixes, qui parlent de l'homme, de ses joies, de ses peines, de sa solitude,de ses colères, de ses désirs, de ses amours... le tout sur un ton tragi-comique et burlesque. La plupart des acteurs y sont maquillés en blanc afin de tendre le plus possible à l'universel, comme les clowns au cirque ou les masques blancs du théâtre japonais. Le film baigne dans un monochrome de gris, malgré cela, il réchauffe par sa poésie et sa cocasserie. Chaque scène est une merveille d'ingéniosité, chaque plan fixe nous montre une scène de vie comme si nous étions au théâtre, le tout transforme l'oeuvre en un patchwork de tableaux absurdes et hypnotiques. "Nous les vivants" est une oeuvre universelle, il nous parle à tous, car les vivants, comme l'indique le titre c'est "nous".
En mêlant aussi habilement dans son film d’auteur un humour noir désopilant, un sens du détail burlesque et une satire sociale cynique, le tout à travers une mise en scène poétique, parfois même mystique, qui fait se multiplier les longs plans fixes, Roy Andersson signe un long-métrage d’une créativité rare et efficace dans la peinture d’un monde triste. C’est bien vers une morale fataliste que nous entraine cette comédie musicale singulière autour de personnages au demeurant déprimants, une finalité et un style cinématographique vintage qui ne plairont pas à un large public mais satisferont totalement les amateurs de cette impertinence artistique que sait nous apporter le cinéma scandinave.