Ah, les internes de médecine font quand même souvent rêver les réalisateurs d’horreur, et on pensera bien sûr à Anatomie. Ici c’est Pathology, un film d’horreur (je crois que le terme peut être employé) qui s’avère être un film violent, méchant, et finalement prenant pour qui aime le genre.
Au casting quelques figures du petit écran viennent faire leur numéro. Milo Ventimiglia fait même plus que cela endossant le rôle du héros, un héros intéressant. Il a du relief, l’acteur colle bien au personnage, on le suit avec plaisir malgré un petit manque d’émotion de sa part et quelques réactions un peu étrange parfois. A ses côtés des interprètes solides, même si les personnages de ces derniers ne sont pas non plus sans souffrir de petites incohérences dans leurs réactions, leurs attitudes, qui tiennent parfois un soupçon de la contradiction. Enfin malgré cela le casting et les rôles restent de bons points.
Le scénario joue à fond la carte méchante, caustique, bref, on sent la patte du duo de scénariste dans cette intrigue sombre et violente. Mais à l’inverse de ce que nous servent ces deux fous furieux, on n’a pas ici le style survolté et épuisant qu’ils développent dans leurs films, et tant mieux. L’intrigue prend son temps en distillant des scènes chocs régulièrement, on explore bien les jeux dangereux des protagonistes, le final est explosif, bref, il y a plein de bonnes choses, et en particulier le côté direct et généreux du film. Il ne tortille pas pour se défiler devant son sujet, et offre volontiers des rebondissements surprenants.
Visuellement c’est une ambiance typiquement estampillée hôpital. Couleurs froides, gros recours au bleu, couloirs glaçants, néons blafards, Pathology offre la panoplie du parfait petit thriller hospitalier, pas très original en somme mais efficace d’autant que c’est assez esthétiquement fait. Le réalisateur ne se débrouille pas mal du tout, et distille avec un rare talent ses scènes sanglantes. Si on pourra lui reprocher un côté un peu « neveldinien » avec ses inserts d’images entrecoupés par d’autres qui n’apportent pas grand-chose, en revanche il maitrise ses scènes sanglantes qui sont de surcroit très réussies. Gros point fort du film elles ne font pas dans la dentelle et âmes sensibles s’abstenir. Bonne bande son aussi, mais pas forcément vraiment dans le ton du film, là encore on pourra y voir un petit trouble inspiré du duo de scénaristes.
Au final Pathology reste une bonne petite bande horrifique et violente, à laquelle on ne peut reprocher une générosité certaine. C’est de la série B certes, c’est du divertissement sanglant sans grande prétention, bien sûr, mais c’est percutant, et je lui donne 4. On pourra en effet regretté des personnages pas toujours crédibles, une narration un peu chaotique et une bande son pas très adaptée non plus.