Petit polar franchement assez décevant que ce Police Connection. Pour moi il commence plutôt bien, avec un ton très hard boiled, très rentre dedans, on se dit que ça va être bien crade, pas du tout politiquement correct, un peu dans l’esprit d’un Inspecteur Harry dont le film semble parfois singer le style. Mais en réalité, une fois qu’on a plus ou moins compris les tenants et les aboutissants du film, on se rend compte que c’est un peu n’importe quoi, et pas très passionnant. Le film s’appuie clairement sur un Robert Duvall très bon en anti-héros. Il est plutôt antipathique mais le fait si bien qu’on l’apprécie ! Il est entouré d’acteurs corrects à pas bons. Verna Bloom est plaisante mais son personnages est transparent. Le casting portoricain est raté, avec un Henry Darrow pas du tout convaincant dans son rôle (on dirait Peter Sellers dans la Panthère rose). Eddie Egan, pas acteur pro et dont le film s’inspire de la vie est quant à lui très crédible.
Le scénario part bien, comme je l’ai dit. Dynamique, violent, très badass, le film est plein de promesse dans un contexte seventies sympathique. Mais petit à petit le métrage s’enfonce dans une histoire de corruption, de trafic d’armes, de révolution, de politique, il fait un gloubi-boulga peu enthousiasmant et peu crédible en définitive. Au début, on peut comprendre la motivation du héros, mais lorsqu’il finit par savoir, qu’est-ce qui le motive autant au fond ? Le rythme est assez plaisant, mais certaines scènes sont néanmoins beaucoup trop étirées, en particulier une course poursuite horrible, et on en vient à un autre point noir : l’action ! Elle est très mal filmée, à l’image de la mise en scène générale qui est d’une platitude impressionnante. La course poursuite est vraiment d’une mollesse incroyable, on a l’impression que ça va à deux à l’heure. Le film n’a aucunement l’efficacité de beaucoup de polars de l’époque, et même de polars roublards plutôt fauchés à l’italienne. Heureusement, il subsiste une belle photographie nocturne, avec notamment ce pont illuminé qui apparaît dans certaines scènes, et une bande son jazzy plutôt convaincante qui parvient à renforcer l’ambiance polar noir du métrage de belle façon.
Pour ma part Police Connection s’en tire surtout grâce à cette ambiance appréciable et à Robert Duvall, mais sinon, c’est pas très passionnant. Le scénario se veut original mais il se disperse et perd souvent en cohérence, les seconds rôles sont loin d’être tous à la hauteur, et la mise en scène n’arrive jamais à donner du rythme à l’action. 2.5