La Horde Sauvage fait tout d'abord partie de ces films qu'on ne peut par aucune façon qualifier de déplacé par rapport à son contexte historique. En effet, le chef d'oeuvre de Sam Peckinpah, dont beaucoup de ses films sont devenus introuvable (dommage vu la qualité de ceux-ci), La Horde Sauvage étant alors désigné comme étant son film le plus connu (d'ailleurs une décennie et demi plus tard il réalisera le percutant les Chiens De Paille, qui malgré tout le bruit qu'il aura fait à sa sortie (lui valant d'ailleurs une interdiction de visionnage pendant de nombreuses années (La Horde Sauvage y avait alors aussi eu droit, car si le film est sorti en 1969 (année décidement bien bénéfique pour le Western), on ne sortit qu'en 1984 (année de la sortie en salles des Chiens Des Pailles (et ce n'est peut-être pas une coincidence)) la version complète de 148 minutes du film (ça c'est pour la petite histoire))), sa violence sèche et poignante en étant bien sur la cause principale (il était alors question d'un niveau de scandale digne de Orange Mécanique dans les années 70 (qui reste tout de même le film le plus controversé de tous les temps)), le film n'eût presque jamais la renommée à laquelle il avait droit), fut réalisé dans la période ou les grands médias ont décidé de ne plus censurer les images de guerre civile ou de grandes catastrophes et ont commencé à montrer explicitement ces images souvent choquantes pour montrer au publicles ravages de ces évenements sur la population, et dans ce cas autant le dire tout de suite : La Horde Sauvage ne lésine pas non plus sur la sensibilité du spectateur et ne la ménage pas : les fusillades, de grands moments de bravoure dans les "autres Westerns", sont des tueries sans honneur : les gens meurent en dizaines, on se sert de boucliers humains, les coups de feu retentissent dans tous les coins, l'hémoglobine coule à flot... Mais cela n'empêche pas Peckinpah de bien les filmer : ainsi, pour prendre un bel exemple, la dernière fusillade restera dans les annales comme une des plus longues, des plus surprenantes et des plus intenses de l'histoire du cinéma : souvent copiée, mais à coup sûr jamais égalée ! Le film relate ainsi l'histoire d'une bande de pilleurs qui, étant tombé sur une arnaque lors de ce qui devrait être leur dernier coup, vont devoir faire affaires avec un milice impitoyable, Ma Pache, qui leur demandera pour quelques sacs d'or de voler un chargement d'armes pour contrer ceux qui les attaquent, et ce tout en se faisant poursuivre par l'ancien ami de Pike Bishop, le chef de la bande, qui recevra alors une réduction de peine pour sa capture dans ce drame humain qui ne se termine pas là où on peut le penser au départ, alors qu'un western classique se serait fini proprement par un duel magnifique, encore une preuve du choc qu'ont dû éprouver les amateurs de vieux westerns. En l'éloignant de tous les autres classiques du genre, on peut considérer le film comme une réconciliation avec tous ceux qui critiquaient les figures de styles intouchables comme John Wayne ou Clint Eastwood dans le temps où il travaillait avec Sergio Leone (... Ou Chuck Norris (qui reste le seul homme sur Terre qui arrive à en même temps se transformer en ours, gagner la guerre du vietnam à lui tout seul, tirer deux milles balles de mitraillette sans recharger et dont les attaquants attendent qu'il les frappe en premier)). On pourra aussi noter un petit nombre de flashbacks nous remettant dans le fil de l'intrigue qui nous lâche comme nombre de westerns sans savoir où, quand et avec qui nous sommes. Au final le seul défaut du film parmi quelques détails sans véritable importance (comme par exemple le fait que le sang ressemble aujourd'hui plus a du ketchup qu'autre chose) serait que le personnage de Deke, celui qui poursuit son ancien ami, ne soit pas assez exploré, mais bon la mise en scène, le scénario ou encore les acteurs font qu'on pardonne rapidement ce petit détails. Conclusion : si La Horde Sauvage est devenu un classique incontestable, c'est sûrement parce qu'en terme de Western il offre une experience unique et à ce jour inégalée : brutal, violent, sanglant, mais toujours doté d'une réalisation et d'un jeu d'acteurs sans faille, le film aura aussi permi à distinguer Sam Peckinpah hors de tous les autres réalisateurs de westerns. Si Sergio Lone avait enterré l'ancien Western avec le très très grand Il était Une Fois Dans L'West, Sam Peckinpah a instauré le nouveau avec La Horde Sauvage, à ranger dans quelques-uns des meilleurs westerns et des plus violents, alors âmes sensibles s'abstenir (décidement les âme sensibles ratent beaucoup de choses...)...