Bon film dans l'ensemble, surtout que le sujet ne m'intéressait pas particulièrement, mue plutôt par Scorsese et Dicaprio. De ce côté là, je suis servie, tout y est : réalisation au top, élégante ou blingbling au possible selon la scène (normale vu le sujet) et inventive comme tjs avec ce réal, amplifiée par le jeu hallucinant de Dicaprio qui devient un monstre sacré grâce à son alter-égo/réalisateur. On ressent Scorsese derrière la caméra, avec des "relans" des Affranchis dans certaines scènes (au fond, ces courtiers ne sont que des gangsters déguisés, sous leurs costumes Armani à 3000 dollars). La différence, c'est qu'on ne sait pas s'il faut pleurer ou...rire! Ces personnages sont si ééénooormes, si barrés, que certaines scènes sont justes pathétiques, masquées sous la loufoquerie des situations présentées (volonté assumé du réal bien sur). Comme si le "sérieux", l'avidité, l'envie, la décadence et l'ambition des gangsters de Scorsese se retrouvait maintenant dans la finance (je parle au présent car, ne rêvons pas, ce monde corrompu existe tjs voire en pire car sans cet esprit de folie, juste avec du cynisme crispé... voire Margin Hall que je recommande!). Les 2 mondes semblent si proches, ils se calquent parfaitement avec juste cet esprit de folie en moins chez les italo-gangsters représentés par Pesci et De Niro, qui expriment une autre forme de folie par la violence. Revenons sur Le Loup de Wall Street : si l'histoire n'était pas vraie, on n'y croirait pas tant c'est border line tout au long du film. On ne voit/parle que de cul cul cul. Ah non, y'a la coke, les ectas, le crack aussi. Un vrai petit guide de la drogue : comment, effets etc. C'est même limite propagande mais vu la dégringolade des "héros", ouf, l'honneur est sauf!
Voir la scène déjà culte de la "paralysie" et étouffement par du jambon suite à une prise de médocs périmés, à effets à retardements
. L'interdiction au moins de 16 ans aurait été préférable (logique de rendement vu le budget surement??). J'étais gênée pour une bande de loustics de 12/13 ans, trop heureux de matter à moindre frais un film prônant la baise, la drogue et d'autres magouilles !! Leurs commentaires à la sortie étaient aussi pathétiques que les personnages loosers du film, la leçon n'ayant en rien été retenue au final! Eh oui, certains n'ont pas le recul nécessaire pour digérer un tel film et le prennent au 1er degré et là : DANGER! Passons... aux bémols qui ne me font pas parler de chef d'oeuvre (habituel pour Scorsese!). La longueur, qui, en soit, ne m'a pas dérangé (les 3h filent assez vite en fait) mais, tout de même, certaines scènes sont poussées et rallongées à l'extrême, allant jusqu'à la démonstration. Et ça c'est inutile voire gênant
(voir certaines scènes répétitives de cul - des héros qui en parlent ou le pratiquent-, la scène donc culte de paralysie, de stimulations de ses équipes - pourtant décoiffantes-, et d'autres)
. Il aurait suffit de juste les raccourcir pour les rendre plus pêchues ou justes. On a bien compris les limites de ces cocos (ou plutôt qu'ils n'en ont pas!) et qu'ils vont droit dans le mur. Cependant, leur chute en est d'autant plus directe, attendue et dure. Là, on sent le Scorsese des Affranchis avec ce regard acerbe sur ces gangsters, non pas détestables (c'est qu'on s'y attache le pire, c'est tout l'art du réal et des acteurs), mais, juste avides et cupides, fous, perdus, qui ne savent pas saisir l'opportunité de partir à temps
(superbe scène d'au revoir de DiCaprio devant ses courtiers, pour finalement...faire un énième fuck!)
et s'enfoncent alors dans la trahison, les peurs, le rejet (
ahhhhh la scène de dernière baise puis de demande de divorce!
)... la réalité quoi !! Bienvenu dans le monde réel Messieurs! Une scène va vite devenir culte d'ailleurs : la tentative de corruption de Di caprio de l'agent du FBI (acteur dont je ne retiens jamais le nom mais tjs top). Quelles répliques et bagout du mec quand même !!! On voit ici dans quel monde il vit, mars ou jupiter mais surement pas sur terre. Tout y est : dédain, décadence, frime, mépris, nonchalance, second degré, hypocrisie manigance, fric fric fric. Cette dernière partie donc est enfin la bienvenue et relève le reste, qui commençait à ronronner. Autre bémol : la fin.
Di caprio apparaît, cernés car plus vieux, simple mais tjs classe, et présente ses techniques de ventes face à un public avide... de son savoir
(même si corrompu, il reste un maître de la débrouille, de l’esbroufe, c'est incontestable même si paradoxal et bien limite). Je n'ai pas aimé cette fin, trop... simple mais surement à l'image de ce parcours de taré : savoir émoustiller et mentir à un public consternant et crédule (dernier plan), voilà le secret de cet homme au fond. Je recommande donc pour ce sujet osé, risqué, (dé)culotté, pour les acteurs et Dicaprio de plus en plus majestueux et magistral (à quand l'oscar ??) MAIS, avec un manque certain de la force habituelle, le "je ne sais quoi" qui fait Scorsese, sa magie de conteur que je n'ai pas retrouvé non plus + film à vraiment prendre avec des pincettes et le recul nécessaire.