Il n est plus a démontrer que le Loup de Wall Street est la bonne surprise de cette fin d année 2013.
C'est à la fois un film qui parle d'une classe sociale, la classe des financiers, et qui raconte le parcours d'un homme pour le moins singulier. Ici, la corruption du milieu de la finance est traitée du point de vue de son mode de vie : entre le sexe, la drogue et l'argent, c'est tout un art de vivre qui nous est montré et qui n'a, semble-t-il, aucune limite. On est d'ailleurs, un peu lassé par cette débauche excessive qui dure bien plus de la moitié du film (on aurait pu en faire moins et prendre plus de temps pour montrer d'autres aspects). Mais ce qui a retenu mon attention est surtout l'originalité de certaines séquences : quand par exemple Jordan Belfort rampe sous l'effet de la drogue jusqu'à sa voiture, qu'il multiplie les accidents sur un parcours de 1 km, et qu'il revient chez lui pour sauver son ami d'une crise cardiaque, en étant toujours aussi handicapé. Ou encore, lorsqu'il part en bateau pour la Suisse, qu'il fait naufrage et que son hélicoptère, sensé venir le chercher, se crashe en plein vol a cause d'une mouette qui s'est coincée dans un réacteur (et oui, rien que ça) ! Insolite et cocasse, non ?
Par contre, pour ma part, j' ai été déçue par les rapports de force qui s'engagent entre le FBI et Jordan Belfort. Ils sont à peine montrés et n'aboutissent pas vraiment à un climat sous tension. Sa période d'incarcération est aussi survolée et c'est un peu dommage. On peut regretter aussi qu'il n'y ait pas d'explication sur ces activités d'escroc. Après tout, je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai pas bien compris ce qu'il avait fait au point de s'attirer des ennuis avec le FBI. Il m'a fallut chercher sur Internet pour comprendre en partie ce qu'il y avait d'illégal dans ses affaires. D'ailleurs, ce dernier point montre bien que ce film est marginal sur le monde de la finance. Car les financiers n'ont pas besoin d'avoir recours à l'illégalité pour augmenter leur capital et leur pouvoir. Belfort, en ce sens, est pour moi une sorte d'exception qui ne confirme pas la règle.
Mais bon, le parti pris de Scorcèse est de faire de cette histoire avant tout une comédie, sans qu'"on se prenne trop la tête". C'est aussi une histoire vraie, qui plus est sur le milieu obscur de la finance, encore plus incroyable que certaines fictions (comme par exemple "Le Capital")!