Abondance, folie et business. Jordan Belfort nous transporte chez Wall Street et nous présente ce monde au milieu de montagnes d'argents, de drogue, de femmes …et d'excès en tous sens. Dans ce film où le héros (si on peut le nommer ainsi) arrive à convaincre tant ses clients que nous-mêmes, l'histoire nous montre où peut mener les dérives de l'intérêt personnel, et ceux de l'intérêt économique en particulier. Ce film relate de la persuasion rapide grâce à l'appât du gain, et on comprend la faiblesse de l'homme dans cette situation, autant du côté de celui qui passe l'appel que du côté de sa victime : les deux sont obsédés par le résultat. L'argent, l'argent, l'argent, il n'y a que ça pour avoir tout le reste.
Dans notre monde où tout est mise en scène, spectacle, et réputation, on veut en mettre plein la vue, par le talent ou par les richesses. Qu'importe. Ce que l'on veut c'est faire sensation et se sentir fier. Les hommes veulent le pouvoir, la célébrité, être au centre des projecteurs, faire crier les uns et faire rire les autres... et c'est vrai que l'argent est tout de même un bon moyen d'atteindre la plupart de ses objectifs.
Les critiques du mimétisme, des soumis et des serviteurs fusent, les hommes veulent être inventeurs, leaders et imposants pour la plupart d'entre eux. Pourquoi se contenter d'une vie modérée et raisonnable ? Nous voulons repousser nos limites et nous avons l'impression que l'excès le permet. Telle est la vision du loup de Wall Street, et telle est la vision qui peut errer dans notre tête... mais qui finalement semble être repoussée par l'effet catharsis se glissant dans l'analyse finale de ce film.
Cette purification de l'homme par la présentation des péchés humains vise à rendre l'homme meilleur, en l'incitant à ne pas adopter les comportements qu'il a pu observer. Jordan a été puni par la loi, la justice l'a attaqué et il en a été la victime. Sa conscience s'était sans doute « fait la malle » (la drogue a sûrement dû jouer un rôle..) mais revient au pas de course pour constater les dégâts : 22 mois en prison.
Vivre intensément ne semble pas être un problème, mais nous devons aussi mesurer cette intensité et garder conscience des conséquences possibles de ses actes. Finalement Jordan aurait mieux fait de spéculer sur sa vie que sur la valeur de ses actions....
Ceci étant dit, c’est un super film, j’ai adoré. Di Caprio part dans tous les sens tout en restant maître de son personnage. Ajoutez à ça une bonne bouchée de bons acteurs, une histoire qui sort des clous et de petites scènes cultes, et vous obtenez un cocktail des plus rafraîchissants.