Les années 80 furent synonymes de drames principalement tirés d'histoires vraies autour du baseball et il a fallu attendre Les Indians pour se remettre à la comédie. Point de départ évident, le film de David S. Ward va entraîner dans la décennie suivante une flopée de comédies toutes plus déjantées (et inégales) les unes que les autres avec pour commencer ce Mr. Baseball tout simplement inédit puisqu'il présente clairement une autre facette alors inconnue pour les fans du sport : il n'y a pas que les Américains qui jouent au baseball, il y a aussi les Japonais et ils sont tout aussi puissants dans le domaine ! Le film de Fred Schepisi (Roxanne, La Maison Russie...) raconte comment un joueur 100% ricain va intégrer malgré lui l'équipe japonaise des Dragons de Chunichi et se confronter à leurs coutumes locales. Pour le fan de baseball, les changements de règles seront évidents, pour le novice elles n'auront pas vraiment de sens mais dans tous les cas, le film reste limpide et surtout très drôle car, en dépit d'un casting assez cheap, l'interprétation de Tom Selleck en héros titre reste une surprise de taille. Thomas Magnum campe donc ici Jack Elliot, arrogant joueur des Yankees qui se retrouve évincé de sa prestigieuse équipe pour aller au Japon. D'abord réticent, imbu de lui-même et désordonné, il va peu à peu s'habituer au pays et surtout découvrir des valeurs qui lui étaient alors inconnues. Parallèlement, l'Américain va inculquer aux petits nippons à adopter une attitude super cool et à parfois transgresser les règles, histoire de bien bien mélanger le choc des cultures. Mais en dépit de son caractère purement simpliste, Mr. Baseball réussit à non seulement nous faire rire (si si) mais aussi à nous présenter des matchs de baseball sincèrement exaltants, Schepisi filmant avec dynamisme des parties envolées. De plus, le casting principalement constitué de figures japonaises (la magnifique inconnue Aya Takanashi et le confirmé Ken Takakura, comme d'habitude au top) se joint au caractère bien trempé de Tom Selleck et à la présence de Dennis Haysbert, de retour au genre après Les Indians. Au final, sans révolutionner la comédie sportive, Mr. Baseball arrive néanmoins à proposer une vision inédite de ce sport collectif où les traditions japonaises n'ont jamais été autant adéquates.