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Grouchy
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4,0
Publiée le 10 avril 2014
L'Afrique n'en a pas finit de dévoiler ses contes ancrées dans les anciennes traditions. Le réalisateur Kaboré reprend l'histoire de Wend Kuuni avec sa suite, avec de nouveaux personnages et de nouveaux horizons à explorer. Il s'agit pour le héros de traverser les limites de son village pour trouver le guérisseur qui guérira sa soeur. Le scénario garde les structures narratives du conte, avec les différents mondes et les personnages plus ou moins amicaux que le héros rencontre, et ceux-ci lui donnent de nombreux conseils pour avancer dans sa quête, si bien qu'au final, ce périple lui aura plus profité. Là où sa soeur a trouvé la guérison, le héros aura découvert une part de lui-même. Pour que ce conte soit aussi solide, Kaboré s'est nettement amélioré depuis le premier film. Son cadrage est très soigné, exploitant le meilleur des couleurs et des paysages. Le rythme peut paraître lent à diverses occasions mais cela se prête à cette volonté de contemplation, comme dans le premier film, sur cette traversée de la campagne africaine, et Kaboré réussit à rendre ce monde presque intemporel, même si l'histoire se situe au début du XIXème siècle. C'est une sorte d'hommage aux histoires anciennes, des contes africains que revèle Kaboré, aussi bien dans l'histoire que l'image.
La difficulté que rencontre le cinéma africain pour produire et distribuer des films nempêche pas le Burkina Fasso, pourtant un des p ays les plus pauvres, de fournir son lot de films intéressants. Après Idrissa Ouédraogo, l'auteur de Yaaba et de Tilaï, cest au tour de Gaston J.M. Kaboré de donner un bel aperçu de ce qui se fait là bas. Budd-Yam (1997) est à la fois une chronique villageoise, le récit poétique dun voyage initiatique, et un conte de fée moraliste. Il raconte les difficultées rencontrées par un homme qui a été recueilli enfant par une famille et que son état dorphelin rend suspect aux yeux des autres villageois. Pour prouver quil na pas jeté un sort à sa sur dadoption tombée inexplicablement malade, il devra aller chercher dans un pays lointain un véritable guérisseur, seule personne capable darranger la situation. Grâce à une mise en scène simple, à une musique ennivrante (à ne surtout pas rater la musique du générique final), à des paysages à couper le souffle, et à des acteurs très convaincants, cette histoire un peu naïve prend des allures de conte philosophique. Difficile de sortir de lenchantement.
Un film d'une beauté certaine d'un point de vue esthétique et littéraire, ce film comme son antécédent garde un aspect réaliste de l'endroit tout en arborant un côté magique à l'ensemble. Le voyage dont se lance notre héros dans le désirs de protéger sa sœur le lance dans une aventure ou il multipliera les rencontres qu'elles soient positif ou négatif. Le film a une mise en scène très personnel entre la lenteur qui garde notre héros dans un film réaliste et un enchainement simple de plan moyen a plan d'ensemble pour différencier le silence du village et les rumeurs qui circule contre Wend Kuuni. Pour résumé, c'est un film dont il est difficile à rentrer dedans mais qui en vaux autant la peine que son prédécesseur "Wend Kuuni'.