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Nicothrash
370 abonnés
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2,0
Publiée le 31 décembre 2016
Gratifié du titre de plus grand western de tous les temps, ma déception fut à la hauteur de l'illustre renommée de "Rio Bravo". Si les décors et l'ambiance grand ouest sont à la hauteur, j'ai pris de plein fouet le ravin qui sépare les westerns classiques américains et les spaghettis italiens, ici l'atmosphère est légère, les enjeux faiblards et l'on perd un temps insensé en dialogues futiles et interminables. On a simplement l'impression que le grand Howard Hawks s'est ici entièrement reposé sur les épaules de John Wayne, spécialiste du genre. Pour autant, ça ne suffira pas, Wayne semblant usé et étant en terme de charisme assez loin des Clint Eastwood et Lee Van Cleef pour ne citer qu'eux. L'ensemble parait en outre très désuet et très gentillet pour un western, on attend pendant deux heures que ça décolle en supportant difficilement la romance à l'eau de rose et les costumes laissant clairement à désirer. Quand on sait que "Assaut" de Carpenter est un remake officieux de ce "Rio Bravo" on était en droit d'en attendre autre chose car même l'aspect huit-clos n'apporte aucunement la tension qui devrait être à son paroxysme ici. Donc en effet, si ce métrage représente ce qui est le fleuron du western classique, je vais simplement me dire que ce genre n'est pas fait pour moi ...
Avec Rio Bravo, Howard Hawks prend à rebours les codes du western pour offrir à ce genre codifié l’une de ses réussites les plus totales. Sa grandeur, il la doit à l’audace d’une unité de lieu – nous restons prisonniers de la ville de la même façon que le frère Burdette est contraint de demeurer derrière les barreaux d’une cellule – qui échappe à tout dispositif artificiel, privilégiant au contraire la dispersion de l’intrigue étendue sur un temps long (quelques jours) et ouverte à des personnages secondaires qui, par leur épaisseur humaine, gagnent le premier plan. Aussi ne savons-nous pas immédiatement quoi regarder ni à quoi s’attacher : le shérif est mis K-O dès son apparition dans le saloon, il se traîne, est aveuglé par l’explosion d’un sac de grain, surpris par une mule sortant sa tête de la grange... il dysfonctionne, à l’image de son équipe de choc composée d’un vieil éclopé et d’un alcoolique soucieux de remédier à son ivrognerie. Nous sommes loin des héros des grands westerns fordiens ou, du moins, cet héroïsme est caché, enfoui sous la banalité d’une charge étoilée qu’il faut porter et arborer sans cesse. Dans le film, l’autorité n’est jamais gagnée, elle doit se conquérir encore et encore, se matérialiser par des actes non de bravoure mais de violence ; il suffit de voir d’ailleurs ce plan magnifique sur une chope de bière dont le contenu jaune se teinte peu à peu du sang du cowboy blessé qui se trouve à l’étage pour saisir l’atmosphère paranoïaque dans laquelle évoluent les protagonistes, où le divertissement n’est qu’un masque dissimulant les coups bas. L’irruption d’une femme dans un milieu d’hommes perturbe davantage encore les personnages, à commencer par celui interprété par John Wayne : ridiculisé par une accusation erronée, humilié par un jupon rouge que le gérant du saloon souhaite offrir à son épouse Consuelo – cette même épouse qui lui offrira en retour un œil au beurre noir –, le shérif doit faire ses preuves, démontrer ses talents d’homme selon une caractérisation alliant virilité et gentleman, comme nous pouvons l’observer dans nombre de films de Hawks (Bringing up Baby en 1938 ou Harari ! en 1962). Le cinéaste exploite ainsi le genre de la comédie, qu’il mêle au drame et à la tragédie portée par le thème musical de mort joué de manière intradiégétique par des Mexicains durant toute l’incarcération du frère rebelle ; il signe ainsi une œuvre-somme, rugueuse et joyeuse, taiseuse (cf. ouverture) et chantée, minimaliste et généreuse dans l’écriture de ses personnages hauts en couleur. Un chef-d’œuvre, en somme.
Classique absolu du genre, "Rio Bravo" est en effet le plus célèbre des westerns du grand Howard Hawks. Qui donc n'a pas été ému par l'histoire touchante du shérif Chance et de ses deux acolytes, l'infirme Stumpy et l'ivrogne Dude, chargés avec leurs faibles moyens de protéger la population de la houleuse Rio Bravo ? Reprenant ainsi la structure inversée du "Train sifflera trois fois", beaucoup de spécialistes ont d'ailleurs considéré l'oeuvre comme étant en fait la réponse de Hawks à Zinnemann sur le fond même de leurs propos, le premier s'offrant à ce titre un John Wayne impérial en shérif moral et pédagogue. Mais "Rio Bravo" est avant tout un modèle de rythme, plongeant le spectateur au sein d'une chronique à la mise en scène époustouflante, drôle et spectaculaire, ponctuée de surcroit d'un assaut final grandiose. Tout est là ou presque pourrait-on dire. Émotion, humour, romantisme, morceaux de bravoure ; grand moment de western mais surtout, grand moment de cinéma. L'un des fleurons du genre !
C'est ce que j'appelle le "western pour pépés":à part de rares exceptions("La Prisonnière du désert"),ces westerns de l'âge d'or hollywoodien(1940-60) sont souvent dénués de dynamisme,ont un rapport avec la violence édulcoré,des personnages très manichéens,un fond patriotique et dégoulinant de bons sentiments,des histoires se ressemblant tous(aaaah John Wayne),une mise en scène austère(les plans fixes de "El Dorado" à l'époque de "Butch Cassidy et le Kid","les 7 Mercenaires" et de Sergio Leone,c'est pas possible!),un but de simple divertissement familial(des vrais films de studios et de producteurs quoi) et une absence totale de réalité crue ou de traitement de sujets sociaux. Rio Bravo réunit tous les symptômes de ce cinéma là,même si on s'ennuie pas grâce une jolie intrigue(rebattu mais efficace). Heureusement que les italiens vont dépoussiérer tout ça...
Alors je ne suis vraiment pas fan de ces westerns américains avec John Wayne. Pour moi ils ont été définitivement ringardisé par les films de Leone et le mouvement du western crépusculaire à la fin des années 60/ début 70 a définitivement enterré ces films. Mais il faut admettre que je prend du plaisir devant ce Rio Bravo même si il souffre des défauts typiques des productions de ces années là. Franchement je ne m'emmerde pas, l'histoire est sympathique et efficace et la fusillade finale est encore impressionnante. Vraiment un très bon film.
Très bon film, Wayne a une grande classe. La réalisation de Hawks à la fois belle et sobre sert le récit agréablement et conduit le spectateur jusqu'au final.
un western un peu long et un peu gonflant car même si les décors et l'ambiance est bonne il manquait d'intérêt et de cruauté dont sont composés la plupart des westerns. Je le déconseille aux moins de 7 ans.2/5
RIo Bravo fait partie des ces chefs d'oeuvre du western classique américain. Construit comme l'antithèse de "High Noon" qui avait marqué la consécration de Gary Cooper, Howard Hawks fait du personnage du sherif interprété par John Wayne le héros américain idéal : courageux, moral et charismatique. Rio Bravo n'est vraiment pas un western comme les autres, tourné à 100% dans décors urbains là où Ford magnifiait les grands espaces, Hawks y laisse libre court à ses acteurs, interprétant des personnages extrêmement différents, mais humainement très profonds. La grande force de cette réalisation réside dans la sobriété de sa mise en scène, qui valorise les moments de bravoure des personnages comme les instants plus intimistes, notamment de doute avec le personnage de Dude interprété par l'excellent Dean Martin. La romance, qui se déroule en parallèle de l'intrigue d'action, permet de compléter un tableau où s'exprime à merveille toute la sensualité dégagée par Angie Dickinson. Enfin, les seconds rôles de Rio Bravo sont eux aussi très intéressants pour leur côté atypique et l'interprétation dont il en est donné, à l'image de l'excellent Walter Brennan en vieil adjoint estropié grincheux, Calude Akins en "bad guy" dénué de toute sensibilité ou Ward Bond en conducteur de convoi impétueux. Il est d'ailleurs assez intéressant de remarquer la forme de la construction narrative souvent coupée de petits instants de pause, de répit où un petit événement inattendu montre l'apaisement précaire de l'histoire, à l'image de la scène ultra-plaisante dans la prison où Dean Martin et Ricky Nelson font briller leurs voix. Un excellent moment de cinéma !