J'ai juste envie de dire deux mots en sortant de cette séance : pauvre femme. Rien que par ces deux mots, on peut directement comprendre que je suis totalement entré dans le personnage de Jeannine Deckers, alias, Sœur Sourire, qu'interprète magnifiquement Cécile de France. Cette actrice est fabuleuse dans son rôle. Rien à dire, car dès le début, on est pris dans l'histoire, et cela en grande partie grâce au talent de notre compatriote Belge, Cécile. Jeannine Deckers, nom que tout le monde connaît peut-être mieux sous le nom de Sœur Sourire, star de quelques heures dans les années 60, avec son tube « Dominique ». Mais après avoir vu ce film, on se rend compte, et même bien avant, que son nom d'artiste aurait du être Sœur Tristesse, ou Désespoir... Oui, car cette femme a totalement raté sa vie. Pourtant, elle avait des idées, des projets, un avenir. Certes, le présent était très dur, mais malheureusement à l'époque, il était pour de nombreuses personnes... Mais Jeannine, elle, a décidé de partir de chez elle et de s'ouvrir à une vie incertaine, à une vie qu'elle n'avait pas programmée, une vie qu'elle aurait crue être libre, mais qui va devenir un véritable cauchemar. Voilà tout simplement et naturellement de quoi parle ce film, d'une femme qui a trop cru en sa chance, et qui fit oubliée par les gens, en peu de temps et qui ne vivait plus que de sa musique (dans tous les sens du terme). Mais sa petite histoire d'amour (également incertaine), avec une femme, l'a sauva un peu de cet enfer, bien qu'au final, elle se tira une balle dans la tête. Et dès la première heure de film, on ressent cette tristesse qui s'installe en nous et qui commence à nous paralyser. Une star, qui finit endettée de la tête au pied, sans famille et sans véritable amour. Voilà Sœur Sourire. Mais comme je l'ais dis, Cécile de France est parfaite. Elle est d'une justesse incroyable. De plus, le travail de Stijn Coninckx est parfait. On y croit et on y est. Une belle réussite.