Bouzi Bouzouf aime "Soeur sourire" de Stijn Coninx (Bouzi Bouzouf pense que le nom de ce réalisateur est très pratique pour travailler son articulation). Sur la papier, cette biographie filmée de la religieuse qui a créé au début des années 60 le tube mondial "Dominique-nique-nique s'en allait tout simplement, routier pauvre et chantant etc. etc." (rassurez-vous, Bouzi Bouzouf ne va pas vous le chanter en entier), sur le papier, donc, ce film paraissait hautement improbable. On pouvait s'attendre à un machin niais, naïf, cucul, nunuche, bébête, simplet, niguedouille (rassurez-vous, Bouzi Bouzouf ne va pas vous sortir tout le dictionnaire des synonymes). Or, le métrage de Coninx n'a rien à voir avec cette énumération. Car, contrairement à ce que sa joviale ritournelle peut laisser croire, Soeur sourire n'était pas l'incarnation vivante de Bécassine, mais plutôt une écorchée vive en lutte contre toutes les formes d'enfermement (familial, social, sexuel, artistique, etc.). La fin de sa vie donne même à son existence une dimension quelque peu tragique (rassurez-vous, Bouzi Bouzouf ne va pas vous spoiler). On aurait d'ailleurs pu intituler le film « The rise and fall of Soeur sourire ». Bouzi Bouzouf n'hésite pas en effet à comparer la nonne chantante à David Bowie période Ziggy Stardust : tous les deux possédaient en effet un alter ego musical qui, petit à petit, les a rongés et leur a fait perdre pied avec la réalité (sauf que les choses se sont mieux terminées pour Bowie car, lui, il est toujours vivant).