Habitué à remplir des missions supposées impossible les doigts dans le nez, Tom Cruise fait un peu moins le malin avec “Walkyrie”. Déjà parce que, entre polémique sur son choix pour le rôle principal, incident sur le tournage, et scènes à retourner, la mise en place du film a été un poil compliquée. Puis, surtout, parce que la méga-star y incarne le Comte Claus von Stauffenberg, instigateur de l’attentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1942. L’un des rares héros de la résistance allemande, donc, que Bryan Singer (“Usual Suspects”) met au centre d’un solide thriller historique, davantage centré sur le “comment” que sur le “pourquoi” de l’événement : occultant un peu les motivations de chacun des membres du complot, le réalisateur préfère se concentrer sur le suspense. Un choix pour le moins risqué, vu que la fin de l’histoire nous est déjà connue avant même que la première bobine ne défile. Mais le risque est payant, puisque “Walkyrie” réussit l’exploit de nous scotcher à nos fauteuils tout au long de la seconde partie, grâce, entre autres, à une mise en scène et un montage élégants et précis (quoiqu’un peu trop classiques), et qui rattrapent une première partie un peu longuette, ainsi que le fait de voir les personnages allemands (Hitler compris), parler anglais. Un détail auquel on se fait vite, et qui ne gâche pas vraiment le plaisir que l’on peut éprouve face à ce thriller qui, sans atteindre les sommets espérés, se révèle néanmoins solide, autant du point de vue de la technique que de l’interprétation, puisque, entouré de seconds rôles brillants, Tom Cruise livre une prestation étonnament sobre, là où il y avait moyen d’en faire des caisses.