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Kurosawa
580 abonnés
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3,5
Publiée le 8 septembre 2019
"La femme sans tête" est un film qui croit profondément au hors-champ mais moins dans une perspective d'activation de l'imagination que dans une recherche d'opacité troublante. Ce qui est d'abord hors-champ, c'est l'accident de Veronica qui a lieu lors des premières minutes. Elle a percuté quelque chose ou quelqu'un mais on ne sait pas quoi. Elle ne descend pas de sa voiture et quand elle redémarre, on aperçoit derrière un chien mort. Vient-elle de l'écraser ou était-il déjà là avant ? On ne le saura pas. Lucrecia Martel fait de cet accident le point de départ du film et aussi son fil rouge mais elle ne va pas pour autant en filmer l'enquête. Ce qui intéresse la cinéaste, c'est l'état de désorientation totale dans lequel plonge Veronica, autant absente aux autres qu'à elle-même. Mais si cette femme semble à ce point perdu, c'est parce qu'elle est convaincue que ce qu'elle a percuté n'était pas quelque chose mais bien quelqu'un; pour autant, le film ne gagne pas en intensité dramatique mais reste avec une obstination qui frustre par instants dans une zone flottante, comme si à force de vouloir jouer la carte du mystère non sans volontarisme, le film se prenait à son propre jeu en s'embourbant. Car les nombreuses scènes anodines qui jalonnent l'ensemble constituent moins un portrait qu'elles ne tentent de saisir un esprit en perdition et un corps chancelant; mais ce procédé sait qu'il bute devant la répétition et se voit du coup presque contraint de s'effacer lors d'une conclusion qui perd en mystère pour prendre la forme d'une critique assassine de la bourgeoisie. Film difficile à l'ambition cinématographique passionnante, "La femme sans tête" vaut aussi pour l'interprétation de son actrice principale, Maria Onetto, mais rencontre des limites dans un système qui bataille pour se réinventer.
Pour faire plus nul, difficile! Un "film" qui se la joue intello; qui veut lancer un "message" que seule comprend la metteur en scène. On filme tout et rien; on s'attarde sur des plans sans aucun intérêt (il doit y a avoir du symbole là dessous !!). On parle de tout et de rien. On filme tout ce qui passe sous le nez...(il faut bien "faire de la pellicule"! Et puis, le générique de fin...tiens donc, le film est fini ??? Il n' a même pas commencé! Quelle barbe! Quel ennui! Quelle prétention! Quelle vacuité! Un film de débutante, qui je l' espère, ne persistera pas dans ses navets...
Ça commence mal : c'est mal filmé. Aucune introduction, des personnages, des enfants, une voiture, qui, quoi ? Où ? Le début est filmé comme un amateur nul. Aucun style, incohérence dans le déroulement des scènes, voitures, hôpital, hôtel ? Pour quoi ? Aucune indication sur les personnages, sur les relations entre les personnages. Tout sent le faux, le fabriqué, et en plus c'est très mal filmé. Je décroche à plus de 30 minutes, car tout m'agace dans ce non-film... et l'actrice principale est particulièrement déprimante, au mieux mono-expressive. Film d'intellectuels qui plaira aux critiques de Télérama, Libé, Le Monde, etc.
Lucrecia Martel est très en vogue au sein d'une certaine intelligentsia fervente d'un cinéma alter mondialiste. "La femme sans tête" diffuse un parfum de nonchalance assez déconcertant au service d'un propos au final très politique. Ce que Martel dénonce de manière assez claire c'est une sorte d'apartheid qui ne porte pas son nom, minant insidieusement la société argentine. Veronica, dentiste de son état professionnel, croit avoir heurté avec son automobile un jeune garçon au retour d'une sortie d'agrément avec ses belles sœurs et cousines. Sous le choc , elle choisit de ne pas s'arrêter pour porter secours. A partir de ce moment, Veronica sort d'elle-même et devient la "femme sans tête". On assiste alors à un étrange ballet où Veronica absente à elle-même, navigue d'un appartement à un autre sans que personne ne semble s'inquiéter de sa passivité. Quand elle se confie à son mari , c'est avec le plus grand naturel et dans la discrétion que la famille s'organise pour effacer les preuves pouvant relier Veronica avec le cadavre du jeune homme retrouvé dans le canal près de l'endroit où sa voiture a heurté ce que tout le monde a voulu prendre pour un chien. Dans une ambiance très feutrée c'est en vérité une horreur qui se déroule sous nos yeux. La bourgeoisie se serre les coudes pour escamoter la mort d'un de ceux de la classe dominée que l'on voit œuvrer en silence dans moult petits travaux au service des possédants. Ce schisme entre deux classes qui s'ignorent semble hanter l'Amérique du Sud. Au Mexique, le phénomène a pris une dimension plus radicale très bien décrite dans le film choc de Rodrigo Pla "La Zona". Le mal est plus sournois en Argentine et cette tâche est recouverte d'un consensus mou très bien décrit par la douce torpeur du cinéma de Lucrecia Martel. Le DVD fournit en bonus une très bonne analyse des trois films de la cinéaste. Pour spectateurs avertis car on n'est très loin du divertissement avec Lucrecia Martel.
tout comme le personnage principal, le spéctateur semble un peu perdu, à côté de la plaque, film innabouti, ennuyeux au bout de cinq minutes, dommage le sujet était bon, le résultat ne l'est pas
Bizarre bizarre, vous avez dit bizarre, pourrait être le point de départ de ce film, tant nous sommes plongés d'emblée dans une ambiance étrange où Veronika perd ses repères,se retrouvant quasi étrangère à elle-même et aux autres...Que s'est-il passé dans la vie de cette bourgeoise argentine bien intégrée pour qu'elle nous offre ce regard perdu, ces silences et ces non-dits qui tranchent sur la vie de son entourage ? Un simple choc en voiture qui n'a peut-être tué qu'un chien,mais la perception qu'elle en a va la transformer en "zombie"..A-t-elle vraiment écrasé quelqu'un comme elle le prétend ? Nous n'en saurons rien, mais sa peur va lui permettre de prendre un autre chemin et peut-être de changer de vie, elle, qui de blonde redevient brune... Un film chargé de symboles qui, à travers cette femme, s'intéresse aussi aux mécanismes assassins d'une société éminemment complice, par sa passivité, de la dictature argentine : pas inintéressant malgré son extrême lenteur...
Je suis entrée dans le film à reculons. J'ai fini par être saisie par la forme de cette étude de la culpabilité. Les cadres (ce que je remarque rarement en vérité) sont admirables. Un film qui reste.
Complètement raté ! Si vous voulez apprendre à ne pas savoir raconter une histoire, allez voir ce film. Ennui absolu, bons comédiens, belle photo, beau cadrage, scénario crétin et spectateurs qui quittent la salle les uns après les autres. Quand on pense qu'une chaîne comme Arte s'est laissé abuser... Décidément la vacuité du cinéma argentin continue de me désespérer.
Qu'est ce qu'on aurait fait à sa place ? est-ce ce que ce délit de fuite peut définir la différence entre un juste et une ordure ? L'ordure peut-elle se rédemptée en avouant son crime ? La pire de ses peines sera-t-elle intérieure jusqu'à sa mort ou la prison n'est-elle pas finalement une sanction juste, n'en déplaise à Maitre thierry lévy ? De belles questions que la réalisatrice traite très mollement. Elle répond à la dernière question par "il suffit de pleurnicher une ou deux semaines, avec une moue étudiée pour montrer son petit malaise aux autres. Et puis, on pense aux domestiques qui seront pas là derrière les barreaux, et à l'amant qui ne nous fera plus plaisir de temps en temps, et alors, on oublie assez vite finalement". Ca aurait donc pu être un beau film sur la lâcheté, sauf qu'il y tant d'empathie pour cette garce d'héroine par la paresseuse réalisatrice qu'on en sort écoeuré ! un beau gâchis et un message puant !
Impressionnant, troublant, sensuel. Ce film donne l'impression de rester en surface alors même qu'il pénètre au plus près de l'âme humaine. Aussi une féroce critique de la bourgeoisie, de sa solidarité de classe, de l'incroyable efficacité des puissants.
Un film difficile sans doute dont la lenteur peut faire penser à Antonioni. Mais un film magnifique assurément !!! Quelle mise en scène ! A voir absolument un jour où vous êtes en forme.
Que l'on ne s'y trompe pas ; s'il y a des fonctions et des idées qui pourraient échapper au spectateur lambda dans certains films d'auteurs au véritable cachet intellectuel et philosophique, d'autres ne sont absolument pas portés, malgré l'apparence qu'ils prennent, par une réflexion d'un niveau élevé. Attention donc à cette manie française qu'ont les critiques de trouver de la beauté et des idées là où il n'y en a pas, rendant ainsi le film passionnant alors qu'il ne nous concerne pas du tout. Certaines plumes parviennent même à densifier un récit auquel le metteur en scène n'aurait même pas penser. C'est un peu le cas de "La femme sans tête", ma foi pas le plus mauvais film qui soit en son domaine (le cérébral), mais avant tout un film raté sur un beau sujet, que quelques critiques ont décidé d'aimer parce que Lucrecia Martel fait partie de la << Nouvelle école du cinéma argentin >> . Tout ce qu'entreprend la cinéaste (et même si ses volontés restent floues) tombe à l'eau ; portrait d'une femme en déconnexion partielle avec le réel, cadre obsessionnel, épuration du récit, politisation du sentiment de culpabilité... tout cet art du dialogue mélangé est décapité de ses fonctions premières par une propension à prétendre qui frise la barbarie intellectuelle. Bien qu'ayant une vision souvent peu précise du cinéma sud-américain, comment le public français pourrait-il reçevoir ce film autrement que par l'enchaînement de saynètes aléatoires et d'un étirement prétentieux confinant au 'chiantisme' (la mémoire, vaste terrain et royaume des facilités et des fléchissements)? Le plus étonnant est de voir que Lucrecia Martel semble arriver à esquiver un sujet pourtant imposant, et ce de manière totalement involontaire. Il y a bien quelques séquences magistrales dans l'utilisation figurative de la perte de la mémoire sur le corps, quelques plans, mais l'incrustation du drame et de la recherche de soi dans le quotidien poisseux et ennuyeux d'une classe aisée donne l'impression de