J'ai été vraiment très attiré par ce que le documentaire nous montre. J'avais vu auparavant le film Still Life, mais je ne m'étais pas attaché à regarder le documentaire figurant sur le deuxième DVD... Grave erreur, que je suis bien heureux d'avoir comblé. Pourquoi cela ? Tout d'abord car il y a une véritable esthétique qui se dégage des plans de Jia Zhang-Ke. On sent qu'il s'agit là, outre d'un documentaire, d'une véritable œuvre artistique. Cela est encore plus intéressant, car le sujet principal, ou en tout cas celui qui sert de fil conducteur, est un artiste peintre. On a donc là une œuvre d'art qui vient parler de l'art. Cette mise en abîme permet à Jia Zhang-Ke de venir, tout en faisant un travail parallèle à celui de Liu Xiaodong, d'aller plus loin.
Ce « plus loin » m'a tout autant marqué, voir plus que ce sujet de l'art. J'ai l'impression que Dong est plus une réflexion sur l'humain, sur sa condition (qu'il soit ouvrier, artiste ou autre), que sur le travail de Liu Xiaodong. Peut-être que ce sentiment est quelque peu conditionné par le fait que j'ai vu Still Life bien avant Dong. Pourtant, même en tentant d'avoir un regard objectif sur ce documentaire, il me semble réellement dépasser le simple cadre du documentaire « sur » Liu Xiaodong et son travail parmi ouvriers ou les filles de Bangkok. D'ailleurs, la première partie, en Chine, reprend des plans de Still Life. La seconde partie, et notamment le moment où Jia Zhang-Ke va suivre une des fille dans la rue, n'est pas sans rappeler certains plans de The World. Ces deux films se posent vraiment des questions sur les humains, sur leur vie, et il me semble que Dong ne déroge pas à cela.