Mort ou vif est un film bien sympathique de Sam Raimi, que j’avais déjà vu, mais j’ai profité de sa rediffusion pour me rafraichir la mémoire et en faire la critique. Pour ma part le résultat m’a convaincu, malgré quelques anicroches.
Au casting une pléiade d’acteurs importants. Des débutants comme Di Caprio, des acteurs avec déjà une belle carrière derrière eux comme Gene Hackman, et des acteurs au fait de leur gloire comme Sharon Stone. Cette dernière porte très bien son rôle, surement l’un de ses plus marquants et méconnu pourtant. En femme forte elle est à mon sens l’une des rares à être parfaitement crédible dans un rôle masculin à une époque où c’était anachronique. En général ça fait tilter ce genre de rôle, mais là pas du tout, elle fait preuve d’un charisme marquant, et son jeu est de grande qualité. Face à elle Hackman, un méchant parfait, volontiers séducteur, qui s’amuse comme un petit fou, tandis que de solides interprètes évoluent autour de ce duo. Crowe, tout en sobriété, un peu trop peut-être d’ailleurs, Di Caprio parfait en jeune premier, mais ce sont des acteurs encore plus en arrière plan qui m’ont bien marqué. Lance Henriksen, totalement fou, et Keith David.
Le scénario souffre un peu de son concept, en étant assez linéaire, avec une succession de duels. Maintenant Mort ou vif arrive assez bien à remplir les interstices, notamment grâce à ses personnages hauts en couleurs, et dont le scénario met bien en avant les rapports. Alors ce n’est pas parfait, mais le film arrive de façon assez intelligente à se dépatouiller finalement de ce qui se présentait comme un souci majeur : la répétitivité. Par ailleurs, même s’il n’y a pas de grosses surprises, le film est bien rythmé, et le choc des tonalités (l’humour noir se joint volontiers a une violence plus crue voir à des sujets graves) est un atout certain pour le film.
Visuellement Raimi fait preuve de l’exubérance qui le caractérise. La mise en scène reprend les conventions du western, surtout spaghetti, mais Raimi amène sa patte avec des effets de style parfois assez hallucinants (il y a un duel qui est filmé de façon réellement très particulière). Est-ce toujours à propos, pas nécessairement car il faut avouer que c’est parfois presque cartoonesque, et un peu en décalage avec le ton du film, mais enfin, il y a de la personnalité, et généralement une belle efficacité. Pour le reste peu de choses à redire. Les décors sont tout à fait au point, la photographie est soignée, avec un aspect parfois surréaliste, dans une forme d’insistance crépusculaire, et la bande son est brillante. C’est de la pure bande son de western, du genre de celle qui font plein d’emprunt pour tirer la bande son la plus représentative du genre.
En conclusion je dirai que Mort ou vif est quand même un très bon film de Raimi, même si ce n’est pas son plus connu, et qu’on est plus dans l’exercice de style que dans le métrage réellement costaud et marquant. On sent que Raimi s’est offert là une petite pause détente, s’amusant comme un petit fou dans le genre du western, glissant son style, des références, des clins d’œil. J’accorderai 4.