Apprendre que sa douce et tendre vous quitte pour un autre, au terme d’une relation de plus de 5 ans, et alors qu’on est nu comme un ver, c’est un coup à embarquer direct pour un aller simple vers la déprime, comme le découvre Peter. Musicien engagé pour composer les thèmes d’une série télé policière, celui-ci décide alors de s’offrir quelques jours de vacances à Hawaï, histoire d’oublier la Sarah Marshall qui partageait sa vie, et qui accapare toujours ses pensées. Sauf que celle-ci débarque aussi au même endroit avec son nouveau boyfriend, une rock star haute en couleur. Pas de bol pour Peter, mais pour nous si, ce qui n’était pas gagné d’avance. Car une comédie “produite par Judd Apatow” relève plutôt du mauvais signe, quand on sait que le monsieur est responsable de “En cloque, mode d’emploi”, dont le titre reflétait bien la lourdeur de l’ensemble. Si, comme lui, “Sans Sarah, rien ne va !” accuse quelques longueurs, qui ne font que retarder l’arrivée d’un final un poil convenu, le long métrage de Nicholas Stoller offre, lui, de quoi largement compenser ces bémols, en se maintenant à un niveau de drôlerie perpétuellement élevé. Des répliques aux gags, en passant par les situations et une hilarante parodie des “Experts”, nos zygomatiques sont mises à rude épreuve par le véritable festival offert par un film qui a oublié d’être lourd, non sans faire la part belle à ses comédiens. Si Kristen Bell y est la moins bien lotie, pour cause de personnage détestable, Jason Segel, également scénariste, remporte une bonne partie des suffrages, même si la palme revient à Russell Brand. Épatant dans la peau du rocker Aldous Snow, celui-ci vole à peu près toutes les scènes dans lesquelles il promène son look et son accent anglais régulièrement moqué, sans que son personnage soit creux pour autant. Un fait assez rare pour qu’on le souligne, puisqu’il prouve que les auteurs de ce film ont compris qu’en matière de comédie, sans scénario, ni rythme, ni finesse, rien ne va non plus.