“Ce soir, évitez de vous faire sucer !” : dès l’affiche et son accroche, “Les Dents de la nuit” donne le ton, et fait bien comprendre à tout le monde que pour les réflexions philosophiques, c’est ailleurs que ça se passe. Par contre, pour le délire, c’est bien chez Stephen Cafiero et Vincent Lobelle qui, pour leur premier passage derrière la caméra, convient trois amis, squatteurs de fêtes professionnels, à la Nuit Médicis, soirée aussi huppée que mystérieuse, où bon nombre d’invités ont les dents longues. Mais au sens propre du terme, puisqu’il s’agit de vampires, bien décidés à se servir des autres convives comme d’un buffet à volonté. Si le postulat peut faire penser au “Bal des Vampires” de Roman Polanski, les deux réalisateurs visent plutôt “La Cité de la peur”, référence renforcée par la présence au générique d’un hilarant Sam Karmann. Sans non plus atteindre le niveau du film des Nuls, cette comédie de vamp-rires fait open bar sur les gags et les répliques, dont Hélène de Fougerolles, déchaînée, s’accapare le meilleur, sans pour autant que ses complices (Patrick Mille, Frédérique Bel, Vincent Desagnat…) soient en reste. Malheureusement, le long métrage accuse une légère baisse de régime à mi-parcours, lorsque les personnages s’éparpillent, et les idées avec, mais parvient à se rattraper pour finir de façon toute aussi plaisante qu’il avait commencé. Déjantée comme une épisode de “Scooby-Doo”, mais soutenue par des effets spéciaux de pointe et un humour non-stop, quoique pas toujours très fin, voici donc une bonne surprise, sympathique et gentimment mordante.