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Nelly M.
96 abonnés
525 critiques
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5,0
Publiée le 2 avril 2008
Ni abject, ni racoleur, ni sentencieux. On peut trouver la situation embarrassante, fuir ce regard de voyeur de l'indicible, c'est un droit. Philippe Claudel propose, dans la crétinerie galopante actuelle, de s'attarder sur les repris de justice, le milieu enseignant et ses travers intellectualistes parfois. La manière de filmer est discrète, patiente, les scènes jamais appuyées. Une vieille dame ronflait près de moi, mais j'ai goûté chaque minute de cette histoire scotchée à Kristin Scott Thomas dont le naturel faussement diaphane conduit le film (un peu moins convaincue par Elsa Zylberstein, terne à côté...). Un film qui laisse méditer sur les extrémités auxquelles les circonstances peuvent conduire. Beaucoup aimé également la petite guitare folk, et l'intermède musical du coucher avec la petite fille...
Ce film racontant les difficultés que Juliette ex détenue va rencontrer pour se réinsérer socialement que ce soit pour trouver du travail ou bien pour vivre dans son quotidien auprès de sa famille a le mérite d’approcher un sujet rarement abordé au cinéma. Après 15 ans passés en prison, Juliette retrouve sa sœur Léa chez laquelle elle tente de reprendre une vie normale. Ainsi à travers la redécouverte entre les 2 sœurs et le cheminement de Juliette pour reprendre pied, le film fait prendre conscience comment une personne qui a purgé sa peine envers la société peut être encore traînnée comme un boulet par des employeurs réticents parfois accusateurs, une famille méfiante ou des relations seulement intéressés par la curiosité. Egalement, même si on peut deviner les causes des résistances de Juliette pour revenir au monde puisque presque tout concourt à la rejeter hors d’une vie normale, le film suscite l’intérêt d’une part par rapport au mystère qui tourne autour d’elle tant qu’on ne connait pas les motivations et la nature de l’acte criminelle dont elle a été accusé. Et de l’autre, il montre comment les enfermements, quels qu'ils soient, peuvent être surmontés grâce à une longue attention à l'autre. Cependant l’histoire sur la fin perd toute sa force de son originalité lorsque le scénario d’une façon douteuse montre finalement que Juliette est à moitié, voir non coupable, ce qui enlève aussi une partie du raisonnement par rapport à la démonstration de compassion pour ceux qui ont payé leur dette à la société.
Voilà enfin un film français très intelligent. Quelle subtilité dans cette réalisation! La distribution n'a rien d'extraordinaire mais le duo Kristin Scott Thomas Elsa Zylberstein est brillantissime! Le scénario est propre, sans grand chamboulement, sans de grandes actions. Ce film reste un film plat dans lequel la justesse et l'émotion devancent l'action. Les dialogues sont bons, le charisme des acteurs est excellent. Que demander de plus? Un film tout simplement réussi!
Long-métrage dur, "Il y a longtemps que je t'aime" apport par son histoire une réflexion sur ses actes et le jugement des autres. De plus, le scénario est bien écrit pour faire face aux premières impressions du public avant de connaître réellement le dénouement. C'est pourquoi, la réalisation donne peu d'indices tout en effectuant une mise en scène juste. Pour ce qui est des acteurs, ils sont convaincants. Ainsi, le film captive dans son ensemble malgré quelques manques.
Premier film de l'écrivain et scénariste Philippe Claudel, Il y a longtemps que je t’aime se révèle être une oeuvre tout en pudeur et pleine d’émotion sur les retrouvailles de deux soeurs séparées par quinze années d’emprisonnement de l’une d’elle. Il n’est bien évidemment pas ici question d’aborder les difficultés et l’isolement en milieu carcéral, le thème ne sera qu’effleurer, ce film traite au contraire de l’espoir et de la renaissance d’un personnage. Sans jamais émettre de jugement, sans aucune lourdeur dans le récit, Philippe Claudel tente de dépeindre, avec émotion mais surtout avec sobriété, la reconstruction familiale, puis la reconstruction de l’être, tout d’abord par le témoignage d’un amour certain, puis par la redécouverte des plaisirs les plus simples. Désormais référence du film intimiste, Il y a longtemps que je t’aime aborde avec une impressionnante justesse et délicatesse, les sentiments des personnages et leur ressenti face à la difficulté de la situation. La réussite de ce film vaut donc, en grande partie, à la prestation hallucinante de Kristin Scott Thomas qui nous prend aux trippes et nous bouleverse totalement en interprétant avec sincérité et finesse, mais surtout sans aucun artifice la reconstruction de son personnage détruit psychologiquement. La fraîcheur et l’humanité apportée par le personnage d’Elsa Zylberstein atténuent la noirceur du film et nous laisse découvrir l’actrice dans l’un des ses plus beaux rôles. Dur et poignant dans son sujet, mais également dans son traitement visuel très terne et abrupte, Il y a longtemps que je t’aime se révèle finalement être un magnifique témoignage d’amour et une belle note d’espoir, qui nous touche, nous bouleverse et finit par nous faire réfléchir en introduisant un thème d’actualité très frais et polémiqué, nous interrogeant finalement sur des questions difficiles de l’éthique.
que dires de ce film.en fait, il est vraiment splendide du début à la fin.une histoire vraiment magnifique bouleversante et très émotionnelle.je dits bravo aux réalisateurs d'avoir choisi cette histoire très originale entre les 2 soeurs qui se cotoyaient plus depuis de longues années.à voir si vous êtes d'une nature sensible.
Très bon film, touchant, sur 2 sujets ultra difficiles, la réinsertion, et surtout l'euthanasie de son propre fils. Ce film est mené d'une main de maitre, on découvre l'histoire au fur et à mesure, et on comprend tous les moments par lesquels cette femme a du et doit passer. Les 2 actrices sont incroyables, on en oublierait presque les second rôles. A voir absolument.
Très joliment écrit, superbement interprété, l'oeuvre de P.Claudel ne manque probablement que d'un fil rouge ou d'un soin plus profond à la réalisation pour briller.
Un trés beau film touchant et particuliérement bien interprété. Sobre, direct et plein de messages, ce film est bouleversant et laisse des traces. Un bémol quant à la crédibilité du denouement qui semble un peu fort, tant on peut imaginer que l'héroine ne devrais pas etre seule à connaitre cette" vérité" Petit détail qui n'empeche pas la profondeur de ce magnifique film.
Kristin Scott Thomas, bouleversante en mère meurtrie, dans ce drame familiale pesant, terni toutefois par une fin bien-pensante et larmoyante. Dommage.
Deux sœurs ne se sont pas revues depuis quinze ans : l’une est mariée et mère de famille, quant à l’autre, elle vient de sortir de prison suite à un terrible drame familial (un infanticide). Le premier film de Philippe Claudel (scénariste de Les Ames Grises - 2005) retrace avec beaucoup de subtilité et de douceur, les retrouvailles entre deux sœurs qui sont devenues de vraies inconnues l’une envers l’autre avec le temps. Des blessures qui doivent cicatriser, le regard des autres, le mensonge, l’incompréhension, un nouvel espoir pour une nouvelle vie, c’est le poids lourd que doit supporter Kristin Scott Thomas (magnifique !) et sa partenaire à l’écran Elsa Zylberstein (touchante). Si la réalisation accuse un tempo assez lent et redondant (mélodrame oblige), on appréciera beaucoup le jeu des actrices, tout en retenue et en finesse.
Philippe Claudel,nouveau venu,écrivain et maître de conférences,réussit son coup d'essai sans mal.Un vrai mélodrame,porté par des interprètes au diapason.2 soeurs se retrouvent 15 ans après.La première sort de prison pour le meurtre de son enfant.Un acte indéfinissable qui ne prend sens que sur la fin.La seconde mène une vie de famille rangée,avec son mari et ses petites filles adoptées au Vietnam.2 femmes qui doivent s'apprivoiser,se comprendre et surmonter les traumatismes du passé.Par touches touches discrètes,Claudel atteint l'émotion à fleur de peau.Tout en pudeur et mystères,Kristin Scott Thomas,visage au naturel,bouleverse réellement.Elza Zylberstein,à la joie trop démonstrative pour être réelle,vacille,et nous avec.De jolis moments,une fin poignante et une atmosphère de rédemption.Le charme est un peu altéré par les nombreuses maladresses sur les personnages secondaires,et certaines métaphores téléphonées.En se laissant porter par la petite musique de Jean-Louis Aubert,on oublie les imperfections pour se concentrer sur l'essentiel.Une seconde chance,nous devrions tous en avoir une.
Vraiment un film très juste, dans l'interprétation des deux actrices principales (Kristin Scott-Thomas toute en retenue) mais aussi dans la manière de traité des plusieurs sujets difficiles (l'infanticide et la réinsertion des criminelles). Seul petit reproche chaque personnages (même les secondaires) on vécut des drames et cela fait un peu trop (quoi que plausible finalement !) niveau visuel la mise en scène est sobre et les lumières très nettes. Un très beau drame et portrait de famille.
Pour son premier long métrage, l'écrivain Philippe Claudel signe un coup de maître, aidé en cela par deux actrices exceptionnelles. Dès le premier plan, Kristin Scott-Thomas, le visage triste, émeut le spectateur. Par sa seule présence, elle arrive à faire ressortir toute la fragilité de son personnage détruit par le lourd secret qu'elle porte. Face à elle, la tout aussi émouvante Elsa Zylberstein, souriante et timide, cherchant à apprendre à connaître une soeur dont elle a été séparée pendant quinze années et que la famille a tout simplement effacé de sa vie. Petit à petit, les deux soeurs se retrouvent, Juliette (Scott-Thomas) apprend à retrouver goût à la vie, les autres membres de la maisonnée finissent par lui accorder une seconde chance. La musique de Jean-Louis Aubert rythme le film tout du long comme un fil conducteur, traduisant parfaitement la relation naissante entre les deux soeurs qui se redécouvrent. L'émotion perdure tout le film, agrémentée de quelques touches comiques ici ou là. Il est en tout cas difficile de ne pas tomber sous l'emprise de ce film. De plus, Claudel a un don pour croquer les personnalités de nos contemporains: ainsi, la scène du repas entre amis est particulièrement criante de vérité. Les seconds rôles sont aussi impressionnants de sincérité. Par contre, je ne comprends pas les réactions hostiles de certains critiques sur la fin, bouleversante et qui, si elle permet de comprendre les motivations de l'acte de Juliette, ne l'excuse pas pour autant. Il y a longtemps que je t'aime est un film sur la vie, sur les gens, mais avant tout sur l'amour, l'amour qui unit les familles, les amis, l'amour qui nous pousse à faire des choses parfois qui nous dépassent, l'amour qui nous fait voir le bon côté de la vie, l'importance des gens qui comptent pour nous et l'importance que l'on a pour eux et dont on n'a pas forcément conscience. Il y a longtemps que je t'aime est une déclaration d'amour formidable d'un cinéaste à suivre.