Premier long-métrage de Philippe Claudel dans lequel il utilise déjà comme support sa région de Lorraine. Il y aborde une thématique intéressante traitée avec beaucoup de sensibilité, mais aussi une grande mollesse : le film s'avère long, lent, et manque cruellement de rythme pour espérer maintenir l'attention. La froideur extrême du personnage principal, interprétée par une Kristin Scott Thomas quelconque, entraine un manque d'empathie et donc un désintérêt alors même que le scénario adopte systématiquement son point de vue. La révélation finale est mal amenée et dispensable.
L'euthanasie reste un crime en France. C'est un scandale, mais ça permet l'existence de jolis scénarios. Dommage que Philippe Claudel, auteur bienheureux des Ames Grises, en tire un film... littéraire. Les dialogues sont surfaits, peu crédibles, et passent mal « en bouche ».
"Il y a longtemps que je t'aime" (2008) Chérie 25 le 07.02.2016
Je me suis mortellement ennuyé devant ce film mollasson, poussif, qui s'éternise durant 130 interminables minutes. On pense à un navet US qui cache sa médiocrité derrière sa longueur. C'est le premier des quatre films (jusqu'en en 2016) de Philippe Claudel, plus connu pour son oeuvre littéraire (il est membre du Goncourt, mais ce n'est pas une référence) que pour sa filmographie. Et voilà ce que je lui reproche : on n'a pas l'impression de voir un film mais de lire un bouquin sur écran avec des tirades interminables..Pour un roman fatigant, on ferme et on va dormir, un film c'est une autre histoire... Il ne suffit pas donc d'avoir été littéraire pour s'autoproclamer réalisateur-scénariste (au diable la modestie) et cette histoire soporifique, et à la limite du pénible eut fait naufrage dans l'eau de la claire fontaine sans le talent des deux actrices judicieusement choisies : Kristin et Elsa. Mieux vaut ne pas parler du reste du casting... Je n'ai pas aimé, et pour longtemps ! willycopresto
Si Philippe Claudel arrive à dresser un portrait poignant et d'une rare pudeur d'une femme meurtrie par des années de prison où Kristin Scott Thomas presque méconnaissable excelle, il se crash totalement lors du dénouement en cherchant des excuses. Dommage.
Un très très beau film ! Et français qui plus est ! Sincèrement, Il y a longtemps que je t'aime se révèle être un très bon drame, servit par de très bon acteurs. Alors oui, c'est un peu long je l'accorde et parfois j'avoue que certaines longueurs se font sentir. Mais l'histoire est très intéressante et très joliment racontée donc on peut facilement faire abstraction de ces "lenteurs". L'intrigue est simple, une femme qui sort de prison et condamnée pour avoir tué son enfant essaye de se reconstruire au sein d'une famille qui l'avait totalement occulté par honte et par haine envers cette femme qui avait commis le crime ultime dans la société. Et c'est que c'est très intéressant de voir à quel point on peut juger facilement les gens sans savoir et avoir des a priori. Mais voilà, au fur et à mesure de l'intrigue on se rend compte et on se doute bien que l'histoire n'est pas aussi simple ce soir et qu'un secret de famille entoure la mort de cet enfant. Le film oscille toujours entre le drame pur et la dureté de la vie, et les moments où la vie reprend le dessus et que le bonheur refait surface, malheureusement jamais pour très longtemps jusqu'à la révélation finale autour de la mort de cet enfant. A noter que la bande son est vraiment très bien pour un film dramatique. Franchement un très beau film à voir !
C'est beau, sobre, soigné. C'est pas de la grande mise en scène -pour un premier film- mais Philippe Claudel évite l'écueil du pathos ou des effets de style trop appuyés et maîtrise bien la progression dramatique des protagonistes... Et puis, évidemment, le film existe de la plus formidable des manières par la grâce de deux actrices magnifiques : Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein. Deux actrices qu'on connait et qui sont depuis un moment dans le paysage mais qui trouvent enfin ici des rôles forts et mémorables. A voir.
Très beau et très bon film sur deux soeurs qui n se sont pas vues depuis plus de 15 ans ; une d'elle étant emprisonnée pour le meurtre de son fils. Parfaitement écrit avec précision et neutralité le scénario s'affaire à renour une relation pas évidente. La mise en scène sobre et discrète est en parfaite adéquation avec le sujet. Elsa Zylberstein et Kristin Scot Thomas sont parfaites et après coup on ne peut imaginer d'autres actrices ; elles sont divines de classes et de justesses. Le film aurait surement gagné sans une certaine facilité dans le choix du drame (L'euthanasie est un meurtre qui facilite l'attachement du spectateur à une mère meurtrière) et c'est dommage. C'est tout de même un des plus beaux films français de ces 2-3 dernières années.
C’est du cinéma français comme j’ai l’impression d’en avoir beaucoup vu, du moins dans le fond. Sur la forme, ce film sait faire la différence grâce à un vrai sens du cadre et de la mise en scène. Au final, sans me transcender, ça m’a parlé. Comme quoi, tout dépend des efforts que l’on met dans sa façon de raconter une histoire...
Claudel écrivain à succès signe son premier film. Les retrouvailles des deux soeurs se fait avec une pudeur, une tendresse et une violence aussi, magnifiquement rendues par des dialogues très bien écrits, où les mots laissent souvent la place aux silences et aux regards tout aussi lourds de sens. La progression de l'histoire suit le retour à la vie de Juliette qui, au contact de sa famille et tout simplement des autres, de la vie, revient petit à petit dans le monde des vivants. Par petites touches presque imperceptibles, les vêtements, le sourire, les gestes, le visage on assiste à cette renaissance qui se fait dans la douleur. Pour cela la mise en scène de Claudel est simple, elle suit les deux femmes sans rien juger ni imposer. Mais là où il est très vicieux dans sa narration c'est la façon dont les scènes fortes sont traitées. A chaque fois qu'elles arrivent, l'émotion monte d'un cran et quand il commence à lâcher les chevaux et nous les larmes, la scène s'arrête brusquement pour passer à une autre beaucoup plus anodine. Assez éprouvant au bout du compte. La scène finale, et la révélation tant attendue, me laisse un peu perplexe et je n'arrive pas à décider si c'est la scène parfaite pour cela et pour conclure le film, ou si c'est un excès de pathos, de cris et de larmes qui gâchent un peu tout le reste, tellement sensible et pudique. Pour cela et pour quelques longueurs, je n'arrive pas à être totalement emballé...Une très grande et belle performance pour KST à la déjà très belle filmographie qui tourne avec autant de bonheur en France, en Angleterre et aux USA. Sans doute une des plus belles interprétation de cette année 2008. Elsa Zylberstein confirme qu'elle est une des actrices françaises les plus talentueuses de sa génération. Elles sont vraiment à mettre toutes les deux sur le même pied d'égalité, elles forment un très beau duo. Malgré ses quelques défauts, un très beau premier film. Fin, intelligent, dur, poignant, plein d'espoir...
On est toujours curieux lorsqu'un écrivain se lance dans la réalisation d'un long métrage. Curieux mais également inquiet, car construire un film, avec tout ce que cela représente de moyens mis en jeu, de technique et donc de techniciens, de rapports avec les comédiens, ce n'est pas tout à fait la même chose que l'écriture d'un roman. Pour Philippe Claudel, l'examen de passage est brillamment réussi. En effet, "Il y a longtemps que je t'aime" est un film qui réunit tout ce qui permet de qualifier un film de très bon, voire d'excellent : un scénario de très grande qualité (c'était la moindre des choses !), une photographie et un montage quasiment parfaits, une direction d'acteurs sans défaut. Il faut dire que Kristin Scott Thomas et Elsa Sylberstein, les deux actrices qui interprètent les 2 soeurs, sont particulièrement brillantes. C'est également le cas des seconds rôles, en particulier Frédéric Pierrot, dans le rôle d'un capitaine de police au comportement atypique. Les 3 ou 4 scènes entre Kristin Scott Thomas et Frédéric Pierrot sont peut-être celles que j'ai préférées dans l'ensemble du film. Un film bourré d'émotion mais également d'une forme de suspens, car si l'on apprend très vite que Kristin Scott-Thomas sort de 15 années de prison, ce n'est qu'à la toute fin que l'on sait pourquoi elle a été ainsi si lourdement condamnée. Ce film discret, sans esbrouffe, se devait d'être accompagné par une musique baignant dans le même registre : c'est le cas avec, le plus souvent, une simple guitare folk en guise d'accompagnement. Plus d'inquiétude pour Philippe Claudel : c'est un cinéaste.
Un joli mélodrame qui aurait gagné à rester dans le non-dit et à moins jouer la carte du suspense, puisque Philippe Claudel ne parvient jamais à l'instaurer. Cependant, le cinéaste reste très attaché à ses personnages et à leurs blessures.
Comment les professionnels ont-ils pu accorder 2 César à ce tiède mélodrame, dans lequel toutes les situations sont téléphonées ? On reste médusé face à une platitude de téléfilm, sauvé du naufrage par la prestation de Kristin Scott Thomas.
Un scénario et une réalisation sur le fil du rasoir un ensemble parfaitement maitrisé mais forcément un peu à l'étroit. Le film bénéficie grandement de la présence de Scott Thomas.
Ni abject, ni racoleur, ni sentencieux. On peut trouver la situation embarrassante, fuir ce regard de voyeur de l'indicible, c'est un droit. Philippe Claudel propose, dans la crétinerie galopante actuelle, de s'attarder sur les repris de justice, le milieu enseignant et ses travers intellectualistes parfois. La manière de filmer est discrète, patiente, les scènes jamais appuyées. Une vieille dame ronflait près de moi, mais j'ai goûté chaque minute de cette histoire scotchée à Kristin Scott Thomas dont le naturel faussement diaphane conduit le film (un peu moins convaincue par Elsa Zylberstein, terne à côté...). Un film qui laisse méditer sur les extrémités auxquelles les circonstances peuvent conduire. Beaucoup aimé également la petite guitare folk, et l'intermède musical du coucher avec la petite fille...