Philippe Haim est le roi des panoramiques sur ville et des couchers de soleil dorés... Il filme moderne, haché, saccadé, on saute d'un univers à un autre univers avec beaucoup de rythme. Tous les figurants sont super bien choisis, réalistes, des vrais physiques. Jusqu'à la pauvre Catherine Hiégel, "arrangée" en mémère de banlieue acariâtre et dépressive. On est content de retrouver Gérard Lanvin dans un rôle plutôt sombre, celui d'un patron de la DGSE, qui lui va comme un gant. Donc, en parallèle, deux destins -qui vont se croiser à la fin-, deux jeunes gens recrutés par des organismes de l'ombre -alors que normalement, leur destin aurait du être tout autre. L'un est celui d'une petit frappe de banlieue -à qui le charmant mais inattendu Nicolas Duvauchelle donne énormément de consistance- qui va se faire recruter en prison par des salafistes, convertir, puis envoyer dans un camp d'entraînement afghan. Il aime sa mère (la dite Hiégel...) qui ne le supporte plus, alors il a trouvé là une famille, sa famille. Cette face là est de loin la plus forte, la plus convaincante. L'histoire de Diane jouée par Vahina Giocante est par trop jamesbondesque. Mais on admire l'actrice (que le réalisateur n'a pu, évidemment, se retenir de déshabiller), excellente, et belle, avec un physique qui rappelle un peu celui de Sophie Marceau mais avec carrément plus de dons pour l'art dramatique....Diane est recrutée de force parce qu'elle a fait des passes pour se payer ses études aux Langues-O; on y croit moyen. La dessus, se greffe tout un tricot de manipulations, contre manipulations, fausses manipulations qu'on a un peu de mal à suivre. Vous vous rappelez Clouzot, "Les espions"? C'est un peu ça. Qui est qui, qui trahit qui... Le pendant de Lanvin, c'est l'excellent Simon Abkarian, a qui décidemment on fait tout jouer, élégant syrien basé à Beyrouth, grand chef d'orchestre et manipulateur des groupes terroristes salafistes. Rien à dire: c'est bien. On attend donc Haim au prochain tournant!