“C’est votre vrai prénom ça, Cash ?”, demande à son interlocuteur un Jean Réno dubitatif. Et il y a de quoi le comprendre, dans la mesure où le prénom en question n’apparaît dans aucun dictionnaire. Mais comme l’intéressé semble ne pas trop en vouloir à ses parents, inutile d’épiloguer sur le sujet. Ce qui est moins surprenant, en revanche, c’est de le savoir spécialisé dans l’arnaque, et toutes ces activités pas franchement légales liées à l’argent. Un talent qu’il va utiliser pour plumer le mauvais joueur responsable du meurtre de son frère, tout en veillant à ne pas être le pigeon d’une histoire faite de faux-semblants, de coup bas, de trahisons et de charme, le tout avec classe, et sans violence. Comme dans “Ocean’s 11” et ses suites, référence qui nous saute le plus aux yeux, lors du visionnage de ce que le scénariste-réalisateur Eric Besnard décrit comme “une comédie champagne”. Sauf que si champagne il y a, on est moins proche de l’open bar que de la coupette, car “Ca$h” ne pétille vraiment que par intermittences, lors de séquences d’éxécutions des plans où, sur fond de musique jazzy, la mise en scène, certes très inspirée de celle de Steven Soderbergh, offre au long métrage un rythme vraiment entraînant. Le reste du temps, ce même ryhtme fait défaut aux scènes de dialogues où l’intrigue peine à avancer, tandis que l’on se prend à essayer de deviner la feinte finale avant les autres. Ce qui n’arrive pas, tant Besnard s’amuse à brouiller les pistes à l’envi, jusqu’à nous faire perdre tout repère, pendant que l’humour de François Berléand fait mouche, et que Valeria Golino et Alice Taglioni rivalisent de charme autour d’un Jean Dujardin dont la classe naturelle sied parfaitement au personnage de bandit au grand cœur qu’il interprète, sans toutefois que le film ne réalise le hold-up promis. Pour le champagne, on repassera donc, mais pas non plus de quoi crier à l’arnaque, car pour le divertissement qui s’apprécie cash, c’est ici que ça se passe.