Unique représentant du classicisme au cinéma aujourd'hui, voilà ce qu'on dit souvent de Clint Eastwood. Je ne m'y connais pas assez en cinéma que pour confirmer une chose pareille, mais il est indéniable que Clint Eastwood a la capacité de raconter une histoire sans y mettre une tonne d'effets malvenus et de pathos, musique ultra-forte de cordes vibrantes en prime. On pourrait parfois le déplorer ("on", mais pas moi, en fait), mais il faut dire que, dans une histoire telle que celle de Changeling, et beaucoup d'autres choisies par le grand Eastwood, la chose est bienvenue. Il serait tellement facile, de s'enfoncer dans un dramatique débordant pour la perte de l'enfant, ou un glauque plein de contentement pour ce qui est du tueur en série. Heureusement, cela nous est épargné, et même si l'on a affaire à quelques longueurs au début, ainsi que deux trois fautes de goût, l'émotion est bien là à la fin. Étonnant, parce que je ne misais pas grand-chose sur Angelina Jolie, qui m'énerve profondément dans tous ces blockbusters daubiques où elle ne fait que jouer des muscles. Pourtant, elle est ici sans vulgarité, émouvante, et visage parfait pour s'intégrer à cette époque d'ailleurs très bien retranscrite, visuellement, mais aussi de part son atmosphère. Alors, que dire .. Oui, encore une fois, Clint Eastwood ne peut pas décevoir, d'un film certes pas toujours unitaire (plusieurs histoires, plusieurs genres), mais abordant de grands thèmes, tout en profitant d'une réalisation quasi-parfaite. Il ne peut pas décevoir, non, même s'il nous a déjà fait du meilleur, mais pour moi, Changeling est avant tout un bon film, sans être exceptionnel.