5 filles, un asile, des tenues sexy, des mitrailleuses et une bonne dose d'action ; pas de doutes, vous etes bien tombes sur le dernier bebe de Zack Snyder, qui privilegie ici les filles au coeur de l'action. Le sexisme est donc banni de ce film, et le gout du combat de Snyder se retrouve dans ce long-metrage. S'il nous livre ici un beau spectacle, avec des scenes de combat facon jeu video, dotes d'excellents effets speciaux, le film comprote egalement quelques points faibles.
Le premier quart d'heure du film est presque parfait, pour ne pas dire irreprochable. Apres avoir parcouru un endroit sombre auquel s'ajoute une voix-off, on decouvre BabyDoll, dans une situation de desespoir totale, accompagnee d'une musique plus qu'envoutante : une reprise de Sweet Dreams (Are Made of This), a la base interpretee par Eurythmics, mais ici chantee par Emily Browning. Cette reprise, tres adequate au vu de l'ambiance, plonge directement le spectateur dans le film. On entre dans l'asile, et la decouverte des lieux est tres realiste, et assez effroyable. Jusqu'a la, le realisme prend le dessus, BabyDoll fait desormais parti de cet endroit froid et hostile, sans aucun echappatoire possible. On penetre ensuite dans cette maison de passe, ou les filles font tout pour satisfaire les hommes... Cote decors, il y a une habile balance entre de somptueux decors (les chambres, le theatre...), et d'autres pieces beaucoup plus froides et delabres qui rappelent l'asile, tout comme les grilles egalement presentes. Puis, lors d'une premiere lecon de danse, le fantastique survient, et elle se retrouve projetee dans un univers de glace, ou elle rencontre un sage qui lui fournit implicitement les clefs de sa liberte. Des lors, elle va devoir traverser cinq epreuves, avec l'aide de quatre autres filles egalement enfermees dans l'asile. C'est alors que tout se complique. Les differents mondes se retrouvent imbriques les uns dans les autres, et tout est a la fois clair et confus. Alors que les scenes dans cette "maison close" vont etre dans l'ensemble coherentes, jusqu'a la transposition dans l'autre monde, qui n'est que guerre et chaos. Et la, ca passe ou ca casse. Les effets "jeu video", les nombreux ralentis et tous ces combats surrealistes sont certes, du grand spectacle, mais deviennent repetitifs a la longue. Heureusement (ou pas, pour les personnages), les derniers combats, durant la derniere demi heure, sont riches en rebondissements entre les mondes paralleles, et les surprises s'enchainent, laissant place a un final inattendu qui a le merite de surprendre.
Cote points faibles, il y en a un qui met tout le monde d'accord (ou presque) : c'est a la fois une deception et une frustration de ne pas voir BabyDoll danser. Ces scenes sont en effet toujours remplacees par les combats, et, au final, on a aucune idee de ce que les gens peuvent voir dans cette maison. De plus, si ces combats sont tres distrayants, mais, comme dit precedemment, un peu longuets a force. Une mission, des armes, des morts, le retour dans la maison.
Parlons maintenant des actrices : commencons par Emily Browning, qui incarne BabyDoll. Elle livre une excellente interpretation, et parvient a convaincre des les premieres minutes. Les autres actrices ne sont pas en reste : Abby Cornish est parfaitement execrable en Sweat Pea, clairement jalouse de l'arrivee de Baby ; Jena Malone, sa soeur a l'ecran, est vite attachante en Rocket ; Vanessa Hudgens est egalement surprenante (tout comme Jamie Chung), elle parvient sans probleme a nous faire oublier ces annees "teen-movie". Quand au reste du cast, rien a dire.
Un dernier point dont on parlera : la musique, qui est parfaitement ancree dans le film, qui fixe l'ambiance. Elle cloue des le debut le spectateur sur son siege, l'entrainant dans ces strates d'univers progressivement. Celle qu'on retiendra le plus est Sweet Dreams, precedemment citee, en parfaite symbiose avec ce debut de film sombre et dramatique. Oh, et une derniere chose : l'arrivee du maire en est presque hilarante, kitsch et bling-bling au possible !
Snyder a parie, il a gagne : voici un long-metrage dynamique, sexy et original, surprenant et appreciable grace a une mise en bouche et un final delectables, et un casting nettement a la hauteur, mais lassant a cause de scenes d'action trop repetitives, malgre un beau spectacle. Et rappelez-vous : la realite est une prison, votre esprit en est la clef.