Fantasme adolescent, saupoudré d'existentialisme pour troisième âge, "Mister Lonely" nage en plein dans la grande récréation philosophique, dans laquelle Harmony Korine, cinéaste desaxé s'il en est, questionne les notions d'identité et de miracle. On ne sait ce qui lui a pris (ou ce qu'il a pris) , pour 'faire' 'ça' . D'un côté, le récit est dépourvu de tout élément pouvant éventuellement en former un, donc il n'y en a pas, et de l'autre, ses bêtises enfantines et sectaires concernant Dieu et l'amour pâtaugent dans un grand n'importe quoi dénué de sens, ni même absurde ou non-sensesque, juste dénué de direction. Mais l'improvisation est si fausse, si artificielle dans ses mécanismes de n'importe quoi, si creux dans sa quête fraternelle et si ovniesque dans ses propositions pseudo-métaphysiques que, du début à la fin, d'un Michael Jackson faisant danser des papys d'une maison de retraîte à la pendaison de Marylin Monroe (en passant par le miracle des bonnes soeurs, sous-intrigue dont on ne peut comprendre le sens symbolique), "Mister Lonely" s'essaye à l'originalité, lamentablement d'ailleurs, il essaye d'être drôle et émouvant, voire larmoyant, fantastique, psychologique, mais au final il n'aboutit qu'à l'hystérie et la perversion la plus poisseuse. Il faut voir un sosie de Madonna écarter les jambes en dansant, Samantha Morton en Monroe draguant le mâle, Buckwheat interprété par un enfant noir que le réalisateur a obligé à parler de poitrines de femmes et de poulets, dans un élan zoophile, il faut aussi voir Diego Luna tenter d'imiter Michael Jackson, il faut voir le Pape dormir avec la Reine d'Angleterre, il faut voir une bonne soeur se jeter d'un avion en vélo et s'écraser sur terre sans aucune blessure. Il faut voir cet homme sur une mini-moto dans un circuit de course, filmé au ralenti (comme les trois quarts du film d'ailleurs), plan d'ouverture et de clôture, symbole obscur, pesant et en même temps incompréhensible, il faut entendre une voix-off débattre seul