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Un visiteur
4,0
Publiée le 9 février 2008
Un bien beau documentaire sur Cuba à base d'interviews de personnes qui etaient à l'école dans les années 70 . Sans concession et sans parti pris prononcé on apprend beaucoup sur la vie quotidienne cubaine et les differentes histoires que l'on suit sont trés bien filmées . à voir
C’est avec émotion que Camila Guzman Urzua nous dévoile son album de souvenirs, portrait d’un pays, d’une époque et d’une génération qu’on dirait aujourd’hui révolue. Cuba, les années 70 et ses enfants dont les rêves ne connaissaient pas de limite. C’est tout en feuilletant les pages de cet album ou se côtoïent d’anciennes photographies et les témoignages de camarades d’époque que la réalisatrice tente de retrouver et de faire revivre l’enfance heureuse et insouciante que ce pays lui avait offert. Une enfance passée dans un cocon, loin des préoccupations matérielles et politiques des hommes mais également loin de mettre le point sur un événement qui allait bientôt réduire à néant tous leurs espoirs.
Cependant ce documentaire n’est pas pour autant une critique du système actuel régissant le pays. Si la situation à Cuba est loin d’être idéale et si beaucoup rêverait de fuir vers des terres meilleures, d’autres ne peuvent se résoudre à quitter le pays qui leur a donner le jour et qui les a forger, mêlant joies, peines, douleurs mais qui les a également rendu plus fort, capable de supporter et de s’adapter à toutes situations, qu’ils soient hommes ou femmes, à l’image des anciens camarades de la réalisatrice.
Si cette dernière à aujourd’hui quitter Cuba pour la France, elle ne peut s’empêcher de revenir sur ses pas, comme pour justifier son existence. Si la vie et les rêves de toute une génération ont été construits sur une base utopique, sur un projet fou aujourd’hui mis à bas, ses individus appartiennent pour autant au monde réel. Et c’est peut être la force qu’ils ont acquise durant cette période qui leurs permettra de s’en sortir dans un futur proche.
« Le rideau de sucre », un mémorial sur les souvenirs de toute une génération face à une période qui s’achève mais apportant également une note d’espoir et d’optimisme. Si le passé n’a pas toujours été parfait, il a tout de même eu son « heure de gloire » et en prendre conscience c’est peut être avoir la po
La découverte de ces jeunes gens et jeunes filles trahis par un changement de régime laisse le spectateur englué. Le contraste entre les deux niveaux de vie a encore un gros impact sur la jeune femme derrière sa caméra, elle n'a pas eu la force de trouver une forme d'éclaircie, c'est même parfois soporifique, mollasson... Ils étaient si à l'aise avant, elle et ses copains de classe, leurs parents, des familles revenues de dictatures voisines, pleines de vie, "anesthésiées" depuis 70 ans par les bras ouverts qu'on leur tendait, et puis un jour, branle-bas de combat, des pierres tombent de l'autre côté de la terre dans l'euphorie, et... La photo de classe révèle un éclatement, presque tous en exil... Témoignages désabusés (s'efforçant en même temps de reconnaître des avantages depuis ce cataclysme, mais on sent la raison plus que la conviction). A retenir, cet artiste aux longs cheveux déclarant dans un beau rire éclatant "ne manquer de rien"... Un peuple fracassé, à la façon des Argentins ou des Chiliens, mais ils chantent quand même !