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Autrui
19 abonnés
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4,0
Publiée le 27 août 2009
Trist-Anna. L’atmosphère pesante d’entre deux guerres est recrée avec authenticité. L’intrigue est en soit intéressante : un Pygmalion contre la morale attendue, mais l’alternative proposée n’est pas beaucoup plus recommandable… Les rapports entre les personnages sont mis en scène avec une certaine ingéniosité, et les engrenages de l’histoire sont aussi prévisibles qu’imprévisibles. Catherine Deneuve éblouit l’écran par sa présence, et semble illuminer les décors gris et sales qui habitent le film. Néanmoins, il y a quelque chose qui dérange, et qui pèse parfois par le manque de rythme dans certains passages du film.
Très classique dans sa conception, ce film de Luis Bunuel traite de l'amour et de son évolution au sein d'un couple. L'idée de Bunuel, très pessimiste, est de représenter cet amour de manière physique, ses personnages se métamorphosant au fur et à mesure que le film avance, que le temps s'écoule. Atteints de décrépitude, les protagonistes se retrouvent maltraités par la caméra du cinéaste espagnol, condamnés à porter les traces de leur cruauté et de leurs vices. Malades, vieillissants, amputés, Bunuel ne leur épargne rien, et semble trouver le surgissement de l'étrange au sein du réel en ces corps meurtris et errants. La photographie, très sombre, est d'une très grande rigueur esthétique et renforce l'aridité du sujet à travers des plans cadrés de façon parfois très expressionnistes. La critique sociale passe elle aussi par cette représentation, et une fois de plus, n'échappe pas au regard dur et rageur du cinéaste ibérique. A la fois classique dans son traitement linéaire de l'intrigue et moderne dans son esthétique de la cruauté, Tristana est un film qui ne peut laisser insensible. D'une très grande noirceur.
Encore un très grand film de Bunuel, Catherine Deneuve incarne une femme prisonnière de son tuteur et amant, et qui tombe amoureuse d'un peintre, une scène grandiose, Deneuve amputée se montre nue devant un jeune sourd, scène d'une puissance érotique prodigieuse.
Classicisme hanté par un surréalisme vacant, voilà qui résume bien «Tristana» (France, 1970) uvre de fin de carrière de Luis Bunuel. Loin des scènes choquantes dun «Los Olvidados» (Mexique, 1950), «Tristana» nen est pas moins pessimiste. Thématiquement, le film traite des affres de la passion amoureuse. Don Lope (Fernando Rey), tuteur de Tristana (Catherine Deneuve), confie un jour à ses amis quil naura de relation ni avec la femme dun ami, ni avec une innocente. Or Tristana incarne linnocence même. Elle est une fille pieuse et chaste. Epris par une passion mystérieuse, Don Lope devient amoureux de sa «fille». Derrière des discours libertin prônant la liberté totale de Tristana, Don Lope fait delle son amante. Va croître en la jeune innocente un repoussement pour son tuteur. Elle finira par le tromper avec un jeune peintre (Franco Nero). Cest lamour étouffant et passionel de Don Lope pour Tristana qui va faire de linnocente jeune fille, une femme horible. Le film sachève sur une note pessimiste, noire, à limage des uvres de Bunuel. Si «Tristana» demeure fidèle au cinéaste, cest dans le scénario (et notamment les dialogues) que le bas blesse. Sans grande originalité, lhistoire a du mal à se poursuivre, comme si Bunuel filmait avec réticence, voulant retenir un peu plus chaque instant comme pour le rendre plus cruel. Bref, une certaine latence pèse sur les images. Hormis cela, la patte surréaliste du cinéaste demeure toujours notamment dans les rêves que fait Tristana ( décidemment Bunuel aime faire faire détranges rêves à Deneuve ( cf. «Belle de jour» (France, 1966) ). En conclusion, «Tristana» (France, 1970) est un film où rien ne semble se passer mais où au final, la métamorphose causée par un trop plein damour frappe.
Excellent drame (réalisé par un Bunuel un peu lent) avec quelques bonnes scènes (le cloché et l'exhibition devant un sourd et muet), et puis, surtout, on retrouve avec plaisir la catherine Deneuve "Bunuelienne"!
Un film dur et violent, qui brise les frontières entre bien et mal, et qui se demande même si, au final, il y a du bien quelque part. Une interprétation sans faille et une réalisation audacieuse en font une réussite.