Rares sont les films qui m'ont fait autant d'effet. Et heureusement. Car je me passerais volontiers de rougir de honte quand je visionne des films aussi mauvais.
Les Sables du Temps ? Sûrement la pire mascarade cinématographique dans le domaine des adaptations de jeux vidéo depuis la série de la honte des Resident Evil, tous plus mauvais et nanardesques les uns que les autres. Et pourtant, Prince of Persia : Les Sables du Temps les bat tous.
Les Sables du Temps. Comment Mike Newell ose-t-il reprendre le titre original du premier opus de la trilogie ? Quand je vois un titre pareil, je m'attends à voir le Prince et Farah affronter le Vizir pour l'empêcher de déchaîner les Sables du Temps créés par l'Impératrice Kaileena ! Remarquez, c'est plus ou moins ce que j'ai vu. Oui, j'ai vu le Dastan et Tamina affronter le frère de Sharahraman pour l'empêcher de déchaîner les Sables du Temps créés par les Dieux ... Rien ne vous choque ?
Le Prince a un nom. Dastan. Quelle preuve d'irrespect de la part de Disney ! Depuis 1989, le Prince de Perse est anonyme, put*in, ANONYME ! Comment Newell et Disney peuvent-ils se permettre de bafouer le travail d'Ubisoft et lui donner un nom ? Quand j'ai appris cela, j'ai eu les plus grandes appréhensions du monde. Si Disney ne respectait même pas des détails aussi cruciaux de la licence, qu'allait donner le reste ?
Et j'avais vu juste. Un scénario bancal, cliché, sans surprise, incohérent, qui fait honte au travail de Jordan Mechner. Le Prince ? Un orphelin recueilli par le Roi de Perse Sharahman - qui est le seul personnage tiré du jeu, rendez-vous compte ! Affublé de deux frères, Tus et Garsiv - rappelons-nous que le Prince n'a qu'un frère, Malik -, il doit lutter contre son oncle Nizam - ah, et le Vizir a disparu, bien évidemment. Il est aidé dans sa quête par la Princesse Tamina, une princesse prêtresse guerrière gardienne d'un pouvoir ancestral (oui, ça fait beaucoup pour une seule personne, hein ?) qui règne sur la cité d'Azamut (une principauté, en gros ?) - et non pas la belle Farah, la fille du Sultan d'Azad, réduite en esclavage par Sharahman lui-même.
Les Sables du Temps sont à présent la source de toute vie, créés par les Dieux pour ... on n'en sait rien, en fait, mais les Dieux les ont créés, et en voyant la dépravation des hommes, ont décidé de les déchaîner (une source de vie qui tue, c'est pas un peu contradictoire ?) sur l'humanité pour rayer toute vie de la carte - non, non, Disney, ça c'est le Déluge, et c'est Biblique ... Mais une petite fille innocente accepta de se sacrifier pour sauver les hommes - oh, c'est meugnon les bons sentiments à l'américaine ... -, et les Dieux émus par tant de pureté - oui, c'est c*n, un Dieu - décidèrent d'épargner l'humanité et enfermèrent les Sables dans un Sablier magique enseveli sous Azamut, et créèrent une dague magique pour l''ouvrir - au cas où ... C'est drôle, moi, dans mes souvenirs, les Sables du Temps avaient été créés par l'Impératrice du Temps Kaileena, une créature ancestrale faite de sable, afin de maîtriser le temps et contrecarrer sa propre mort ... Et l'attaque de l'Île du Temps par les forces du Sultan d'Azad avait permis celui-ci de les voler, et de se les faire dérober par Sharahman et le Prince lors de l'attaque d'Azad par les forces perses.
Et c'est comme ça tout le long du film. Les incohérences se multiplient, le scénario ne tient pas une seule seconde, rien n'est respecté. Le Prince s'est changé en un bouffon immature et crédule nommé Dastan, la belle et farouche Farah en une cruche larmoyante et omnisiciente nommée Tamina ...Disney et Mike Newell bafouent TOUT, ABSOLUMENT TOUT, et tourne en dérision une série exceptionnelle pour le simple appât du gain.
Ils se permettent même de mélanger Prince of Persia avec Assassin's Creed, en introduisant les Hassanssins - la déformation de "Haschashin", qui signifie "fumeur de cannabis" - dans le background déjà grotesque et raté de ce navet incommensurablement mauvais.
Que dire de plus ? Un mauvais scénario, des personnages unilatéraux, surjoués par des acteurs plus que moyens - dans ce film en tout cas -, de l'action pour combler, une licence prometteuse bafouée ... rien n'est à sauver dans ce film, rien du tout. Une honte dans le paysage cinématographique de ces dernières années, et une honte pour un cinéphile amateur de jeu vidéo comme moi.
Ne regardez pas ce film. Sérieusement.