Trois films en un, trois réalisateurs pour une ville : Tokyo ! Malheureusement, comme souvent avec les œuvres collectives, je n’ai pas eu le même engouement pour chacun des segments. Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-Ho ont fait le choix commun de raconter des histoires où le fantastique et l’onirique font à chaque fois apparition mais traitent leurs sujets de façon très différente. La première histoire, Interior Design (***), est des trois ma préférée, Gondry raconte l’histoire d’un couple qui vient s’installer dans la capitale nippone. Lui rêve de devenir réalisateur, elle, est complètement paumée et ne trouve pas de sens à sa vie… elle va finir par se transformer en chaise ! A la fois poétique, drôle et absurde ce segment est le plus attachant et est une mine d’idées farfelues, il vaut à lui seul le déplacement. Le second Merde (*) raconte l’histoire d’une créature nauséabonde vivant dans les égouts, ne sortant que pour terrifier les Tokyoïtes, mais qui va finir par être capturée et jugée. Celui-ci est le plus difficile d’accès, d’ailleurs, je n’ai pas vraiment accroché. Pourtant, il démarre plutôt bien, la présentation de la créature, interprétée par un Denis Lavant en très grande forme, est très réussie, mais la seconde partie est vite ennuyeuse et inintéressante. Enfin, le réalisateur de « The Host », réalise Shaking Tokyo (**), l’histoire d’un hikikomori (personne qui vit enfermée refusant tout contact avec le monde extérieur) qui finit par tomber amoureux d’une livreuse de pizzas cyborg. Celui-ci, sorte de conte romantico-apocalyptique, est plutôt agréable et bien foutu, et montre que le réalisateur est aussi à l’aise dans le genre que dans registre sentimental. « Tokyo ! » est donc une demie réussite, un triptyque un peu décevant mais qui brille par son éclectisme et son originalité.