Derniers Avis sur Sous l'emprise du démon

Ce film, réalisé par Roy Boulting et sorti en 1968, n'est pas mal du tout ! C'est l'histoire d'un jeune homme, Georgie (Martin de son vrai nom) qui est tantôt dorloté et infantilisé par sa mère, tantôt malmené par son beau-père. Il s'attache un jour à une jeune femme jusqu'au moment où cette dernière ne lui montre plus autant d'affection qu'il voudrait. Film que très peu connu, c'est d'ailleurs sa B.O., quant à elle très célèbre, signée Bernard Hermann, qui m'a poussé à voir le film, ce que je ne regrette pas du tout d'ailleurs ! Effectivement, ce fut une bonne surprise car je ne m'attendais à rien et j'ai réellement apprécié le film, même si je regrette quelques détails. Le film est très malsain et je regrette que ce côté malsain ne soit pas poussé plus loin que ça. Le film commence pourtant très bien, nous sommes confronté à un personnage tantôt très enfantin, tantôt cruel et méchant (quelqu'un d'assez dérangé quoi) et qui s'immisce dans la famille de son amie de manière très vicieuse. On a notamment toute la relation entre Georgie et la mère de la jeune fille qui est très bien écrite car elle monte progressivement en tension et vers le malsain. Mais malheureusement, je trouve que le film perds de la vitesse vers son milieu, nous donnant ainsi des scènes un peu longues, ce qui est bien dommage ! Je trouve en effet que le film ne va pas au bout de son de son côté dérangeant, sûrement dû à son époque, peut-être plus puritaine. Néanmoins, les personnages restent très bien écrits et notamment bien-sûr Georgie dont les multiples facettes et personnalités sont envoutantes et déstabilisantes. Le jeu d'acteur y est d'ailleurs pour beaucoup, Hywell Bennett interprétant son personnage avec beaucoup d'authenticité. La mise en scène est également très bonne, nous offrant des plans ingénieux (faisant quelques fois penser au giallo, genre italien), surtout pour l'époque ! "Twisted Nerve" est donc un film qui reste, dans l'ensemble, bien écrit, malgré son ventre mou.

Un film apparemment peu connu, au vu du nombre de critique, et c'est bien dommage. Pourtant tout le monde en connait la musique signé Bernard Herrmann et son entraînante mélodie à base de sifflement (reprise dans Kill Bill). J'ai donc été plutôt agréablement surpris par ce film d'une violence psychologique assez éprouvante. Pendant la première heure, il se dégage du film une sorte de tension malsaine, sexuelle voir incestueuse. Quelques chose de terrible semble se préparer. Il faut dire que ce Hayley Mills à de quoi inquiéter, avec son angoissante tête d'ange qui lui donne de faux airs de Malcolm McDowell. "Twisted Nerve" est un petit chef-do'euvre n'aurait rien à envier aux films de Kubrick ou de Hitchcock, si ce n'est qu'un peu de notoriété.

Une petite perle très surprenante du film d’épouvante britannique de la fin des années. Le personnage central est dans la droite ligne des tueurs psychopathes à la Alan Bates mais avec en plus quelque chose du caractère perturbateur et révélateur du personnage de « Théorème » de Pasolini. Le décor est typiquement celui de l’Angleterre décadente de l'époque, avec ses élites traditionnelles décavées et la montée en force des immigrés doués. On est dans un mélange de perversité et d’humour très britannique (le tueur lit « Psychopathologia sexualis »…), le sexe est à la fois refoulé et omniprésent, sous une forme perverse. Le mélange d’infantilisme d’attardé mental et de rouerie diabolique du personnage principal est très étonnant, tout comme celui des pulsions maternelles et libidineuses d‘un personnage de femme mure.