N'allez pas voir ce film si vous êtes un inconditionnel de l’esprit Marvel. Nous ne sommes pas dans l’univers de Thor, Hulk, Spider-man, Captain America. Nous sommes dans celui de Superman, Batman, Wonder Woman, etc. L’univers de DC, c’est un autre esprit. Il ne faut pas confondre les univers des BD, des ‘Comics’, sorry, entre Marvel (aujourd’hui Disney) et DC (aujourd’hui Warner Bros). S’ils ont le même âge à peu près (Marvel est né en 1939, DC en 1935), ce n’est pas le même esprit, d’où les inconditionnels parfois. Tout cela pour dire (à moins d’être fatigué et vouloir juste se distraire) que l’on n’entre pas dans un univers, ni que l’on peut en faire la critique, sans bien connaître cet univers. Ce n’est même pas plus simple s’il s’agit juste d’un sous-groupe de personnages, comme ceux de ‘La Ligue des Justiciers’ (la série télévisée d'animation d’il y a dix ans comportait une centaine d’épisodes). Mais ce n’est pas non plus la mythologie grecque, ni ses complexités existentielles! Mieux vaut quand même savoir ce dont on parle. D’ailleurs, nous n’avons pas affaire aux centaines de héros et de vilains de l’univers: juste une demi-douzaine, plus une menace extra-terrestre (infra-galactique?), et des démons maraudeurs volants qui se nourrissent de la peur des gens. Cette demi-douzaine de super-héros sont d’abord sondés, ce qui donne lieu aux meilleurs moments du film: on les voit dans leurs petites préoccupations ou ignorances personnelles, le film garantissant que c’est dans l’union qu’ils trouveront la force –esprit basique de l’univers, mais qui a besoin d’être redémontré. Côté acteurs, nous les connaissons déjà (puisque nous avons vu les films de DC qui précèdent –et Batman pèse toujours une tonne). Mais on découvre avec bonheur des nouveaux : le très bon J. K. Simmons débarque de l’univers de Spider-Man ; Alfred est curieusement campé par Jeremy Irons tout en ironie et tout en voix caverneuse ; mais surtout, il y a Flash, joué par un Ezra Miller, qui irradie littéralement avec son humanité, sa fragilité, son besoin d’amis, son enjouement (il a même des poses d’odalisque au bain), et sa vigueur fait presque passer les autres pour des effigies du musée Grévin.