Difficile de voir un film (surtout une comédie) qui laisse à ce point indifférent, ne laissant à la sortie du cinéma que le souvenir d'un profond ennui.
Mon beau père et nous se veut une comédie chorale sur la peur du changement, le besoin pour une famille (avec enfants) d'avoir une stabilité et la rupture entre la famille patriarcale et la famille moderne, où la place de l'homme est moins dominante.
On retrouve aussitôt des idées présentes dans des oeuvres comme "Modern Family" entre autres, avec un récit chorale où plusieurs acteurs apparaissent dans des scènes en forme de sketch parfois divertissante, très souvent pathétiques. Le récit se perd souvent dans des séquences sans rythme, parfois même sans idée pour le pauvre Owen Wilson, qui détruisent toute la dynamique indispensable à toute comédie.
Les acteurs, à l'exception de Stiller et De Niro, n'ont pas vraiment l'occasion de faire preuve de leurs talents, le récit ne permettant le développement que de la storyline avec Jessica Alba, passablement ennuyeuse car vu et revu de nombreuses fois.
Reste l'intrigue principale, celle d'un gendre qui tente de devenir un patriarche, de trouver sa place dans la famille, essayant de satisfaire un beau-père de plus en plus pathétique. De Niro essaye de conserver un brin de dignité et de mystère, les évènements du film ne font que renforcer un aspect vieillard dépassé plutôt humiliant, voire même déplaisant. La scène du métro tourne à l'humiliation facile, tandis que sa filature échoue, provoquant chez le spectateur l'impression que ce beau-père ne menace plus en rien Ben Stiller.
L'intrigue sur l'infidélité sera menée en parallèle, entraînant chez le héros une passivité plus que remarquable, celui ci mettant beaucoup de temps pour repousser la jeune femme. L'intrigue s'achèvera dans un trou où on aurait aimé la voir enterré, tant elle n'apporte strictement rien à l'histoire (hormis pour ceux qui aime les maillots de bain).
L'épouse demeure aussi remarquablement passive, tandis qu'Owen Wilson incarne un prétendant parfait, mais si lisse et parfait qu'il devient rapidement dénué d'intérêt. Présenter ainsi un célibataire comme un perdant pathétique et inexpressif témoigne d'une idée de l'homme sans famille assez désagréable et méprisante.
Dés lors, difficile de rire devant les familles chaleureuses et unies, des célibataires névrosés et pathétiques, des enfants condamnés par la génétique à s'intégrer à l'une ou l'autre des deux familles. Les gags deviennent lourds et déplaisants, et le film s'achève comme il avait commencé, sans la moindre évolution des personnages.