On dit souvent que l’humour américain est lourd et grossier… Et « Mon beau-père et nous » n’est pas l’exemple à utiliser pour démentir cette idée reçue. On y découvre un humour plutôt rustre, pas vraiment fin, à la limite du grossier ; les blagues sur le sexe et « pipi-caca-vomir» s’enchaînent donc sous l’œil perplexe du spectateur. Bien sûr, les quiproquos et les situations délicates poussent à rire de bon cœur de temps à autre, mais ça n’est pas suffisant. De plus, ces quelques malentendus qui font sourire auraient pu être mis en valeur par un travail de montage, mais non. Tout le film nous est livré dans l’ordre chronologique de l’histoire, et on suit toujours Greg, le personnage principal, sans jamais voir l’histoire selon le point de vue d’un autre protagoniste. Le montage est ici à revoir et assez décevant, comme l’esthétique générale, qui ne se permet aucune fantaisie. (Presque) aucune musique, peu de bruitages, un éclairage classique qu’on pourrait croire à peine travaillé…
Mis à part lorsque le beau-père de Greg enquête : celui-ci est alors souvent plongé dans l’ombre avec une musique angoissante, à la manière des films policiers, ce qui ajoute une touche d’humour : bien joué Peter James ! (chef-op)
En dehors de cela, quelques clins d’œil font sourire, comme cette référence aux « Dents de la mer » dans la piscine à boule. D’autre part, le film prend tout de même le contrepied des clichés américains, un ancien agent secret qui enquête sur ses proches, un baba-cool zen, des ouvriers immigrés qui ne font rien au lieu de construire la maison… On y découvre également l’idéal américain qui consiste à mettre ses enfants dans une école coûtant un bras, avoir une belle et grosse maison, faire une fête d’anniversaire énormissime… Mais ce n’est pas l’objectif principal du film, et ça ne suffit pas pour prendre un réel plaisir en le regardant : on s’ennuie.
La question que je me pose maintenant, c’est est-ce que le film aurait eu le même succès s’il n’avait pas eu une telle médiatisation et de tels sponsors. Parce-qu’on aperçoit plusieurs placements de produits (Apple) et un casting qui peut attirer bon nombre de gens (Robert de Niro, Jessica Alba, Ben Stiller…). En résumé, une comédie peu aboutie et à l’humour trop lourd.