Je ne suis pas certain que ce film mérite son César, il est bon certes, mais au final il manque quelque chose malgré les acteurs impeccables (Yolande Morreau ne l'a pas volé son César), quelque chose qui donnerait plus d'âme au film.
Un film merveilleux! Les prix qui le récompensent sont à mon avis largement mérités! J'ai beaucoup apprécié le "rendu" de la lenteur de l'écoulement du temps dans quelques scènes : Le réalisateur et les acteurs ont réussi à ne pas dépasser la frontière si floue qui sépare la sensation de lenteur de l'agacement de la longueur. Merci aux producteurs qui permettent à des artistes de talent de réaliser des œuvres originales avec d'autres objectifs qu'un tiroir-caisse bien rempli.
Que révèle à Séraphine le contact des troncs enlacés par ses bras ? Séraphine a certainement vécu le vertige des grandes hauteurs qui projettent au fond d’un abîme les perceptions érodées par un quotidien convenu. Le film de Martin Provost, incroyablement bien servi par l’interprétation inspirée de Yolande Moreau, ne perd jamais le fil de la révélation sous-jacente. Même dans ses attentes, dans ses assoupissements, Séraphine ne s’éloigne pas beaucoup de la frontière entre sa condition matérielle subie et sa réalité spirituelle inventée. Car la spiritualité de Séraphine se nourrit de sa sensualité. Dans son rapport à la nature lors des récoltes de boues, Séraphine est plus proche d’un rite initiatique païen que d’une contemplation chrétienne. Même si dans ses rituels, Séraphine associe la Vierge à sa peinture, elle ne peint pas dans l’extase mystique mais dans le jaillissement d’une sensualité brutale : son idée de la Vierge nous apparaît plus proche de Dana, déesse-mère féconde des Celtes, que de Marie lorsqu’elle étale sa pâte pigmentée avec le bout de son doigt. C’est là toute l’intelligence du choix de Martin Provost : comme Wilhelm Uhde, il regarde Séraphine non comme une « naïve », mais comme une « primitive moderne ». Pourtant, malgré une matière filmée d’une immense richesse dans la mise en scène, dans le jeu des acteurs et dans la qualité de la photographie, le chef d’œuvre potentiel ne devient qu’un très beau documentaire-fiction par manque, dans la construction du film, d’une subtile résonance avec l’étrange singularité de Séraphine. J’ai vu Séraphine deux jours avant la « Cérémonie des césars ». Toutes ses récompenses sont bien évidemment largement méritées, mais je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il y avait peut être eu confusion des genres en apprenant que « Les plages d’Agnès », œuvre de création merveilleusement parée d’innombrables qualités n’avait reçu que le césar du meilleur documentaire.
Je ne comprends pas l'enthousiasme des cesars pour ce petit film sympathique mais très faible, du niveau d'un telefilm région de france 3. Yolande moreau porte le film sur les épaules, elle est très bien comme d'habitude mais ne surprend pas vraiment en bonne naïve qui cache un talent méconnu.
Le meilleur film de l'année 2008... César du meilleur film mérité Notons l'incroyable performance de Yolande Moreau César de la meilleure actrice mérité
Senlis en 1910 : Séraphine enchaine les travaux de force chez les autres du matin au soir pour subsister. Comment fait-elle pour garder cette intensité de vie au fond d'elle même, cette lumière ? Séraphine a un secret, elle peint. Remarquable document sur Séraphine de Senlis.
Simple, calme, reposant. Un moment d'émotion tranquille, de sensibilité sans prétention qui rafraichit l'esprit. On en sort touché et troublé. Et plein de questions que ce personnage extraordinaire fait naître. Qu'est-ce qu'un artiste ? D'où vient son inspiration ? A quoi doit servir son œuvre ? Est-il suffisant qu'il l'ait extraite de lui ou faut-il encore qu'elle soit donnée aux autres pour prendre toute sa valeur ? Merci à Martin Provost d'avoir rendu cet hommage à Séraphine Louis de Senlis.
Séraphine fait parti de ces films délicieux que l'on prend un plaisir égoïste à regarder tranquillement. Il est magnifiquement interprété, dans un décors frais est créatif. L'histoire - vraie - est surprenante et donne envie de voir l'oeuvre de Séraphine. UN petit manque : en quoi Séraphine a vu des oeuvres de peintres et qu'est ce qui a inspiré son art étonnant. A voir, à tout moment, lorsque l'on cherche un moment de calme et de crréativité rafraichissante.
Film charmant. Au travers de cette âme riche et colorée que fut Séraphine, on a un aperçu de la condition de vie au siècle dernier, quel bond depuis ! Dans cette atmosphère champêtre régnaient calme, lenteur, mais luxe (relatif !) et pouvoir pour les uns, abnégation et obéissance pour les autres. L'éveil à la liberté et à l'égalité en était encore à ses prémices. Séraphine a souffert de sa condition, mais a trouvé un chemin pour s'exprimer; sa foi, sa souffrance, sa solitude... Son mécène lui a permis d'approcher les étoiles, mais hors sa sobriété, elle a perdu l'équilibre. Quand on n'a plus les pieds sur terre, la piété exacerbée devient stérile. Belle leçon de méditation sur les raccourcis trop faciles que peut procurer l'argent, sur une âme belle parce que fragile et sensible.