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Flavien Poncet
239 abonnés
1 024 critiques
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2,5
Publiée le 3 mai 2009
L'échec dans la transposition du phénomène pictural au cinéma réside dans l'impuissance propre aux mouvements à retranscrire la félicité du Beau figé. «Séraphine» (France, 2008) de Martin Provost se lance dans cette tâche difficile qui consiste à rendre sensible l'apparition d'un don tout en traduisant, par le biais des moyens cinématographiques, la sensibilité de l'image peinte. La réussite de «Séraphine» provient de la façon dont Provost exprime la délicatesse de l'activité de peindre, non pas tant par les mouvements languides de caméra que par la ténuité fabuleuse du jeu d'Yolande Moreau. De l'innocence qui transparaît à travers le ton de sa voix et la quiétude de ses postures résulte le sentiment d'une stagnation. Déployant ce sentiment par le biais d'un montage lent et d'une mise en scène soucieuse de peu manipuler le déroulement temporel, Provost étaye l'interprétation de Moreau et réussit à retranscrire, sans plaquer, le phénomène pictural. «Un coeur simple», sorti au cours de la même année et employant le même registre de mise en scène, tentait de traduire Flaubert. En vain, il demeurait davantage de maladresse que de sensibilité.Le titre de «Séraphine» présente davantage que le nom de la protagoniste éponyme, il témoigne de la légèreté toute angélique qui compose l'interprétation de Moreau et la réalisation de Provost. Comme béni des anges et bercé du travail des hommes, «Séraphine» s'éteint sur un plan semblable à une peinture de De Senlis : assise à côté d'un arbre multi-centenaire, Séraphine contemple l'objet qui a hanté son oeuvre : la floraison prolifère des arbres. En terminant sur ce plan, Provost signe la ligne de conduite qu'a suivi sa réalisation et qui consiste à témoigner autant de Séraphine en tant qu'être social que d'exprimer le contenu formel de son oeuvre picturale. A l'échelle d'un seul film, Provost approche une des entreprises les plus périlleuses du cinéma : entrecroiser le mouvement avec la catalepsie esthétique de la peinture.
Un beau film, un film qui mérite tous ses Césars. Cependant, Séraphine n'a pas éveillé ma sensibilité. Je me suis ennuyé. Il y a quelque chose de distant dans ce film, on ne se sent pas concerné. En tant que spectateur, je ne suis pas du tout rentré dans l'histoire. Par contre, l'interprétation de Yolande Moreau est splendide!
Yolande Moreau confirme ce que beaucoup savaient déjà : elle est une très très grande actrice ! L'atmosphère où elle évolue avec grâce et une lenteur hypnotique, emmène le spectateur au coeur de cette société provinciale, mi-rurale, mi-ouvrière du XIXème. Séraphine en total décalage avec son époque vient d'un autre univers, c'est une extra terrestre égarée. Elle est juste illuminée par sa folie créatrice, par son amour démesuré de la nature, de la vie. Yolande Moreau est complètement habitée par son personnage.Ses promenades au coeur du village, dans les prés, à la rivière ; ses visites chez l'apothicaire, chez le marchand d'art ; ses nuits à peindre nous "rivent" à l'écran. A ses côtés, Ulrich Tukur, dans un rôle difficile, car discret, est lui aussi éblouissant de tact. Les deux acteurs principaux sont servis par un scénario limpide et captivant, une photographie et des lumières magnifiques, une direction d'acteurs très réussie, au final une réalisation très réussie.
Séraphine Louis dit De Senlis artiste peintre Française du siècle dernier, assez méconnue du grand public, est dévoilée grâce à une Yolande Moreau remarquable qui lui rend un très bel hommage avec cette interprétation magistrale d'une femme simple au talent caché étonnement pleine de vie, d’humanité et d'espoir. Avec beaucoup de sobriété et de simplicité, à l’image de ce surprenant personnage, le film retrace un parcours digne, courageux mais embûché qui méritait d'être adapté sur grand écran. Les trois étapes majeures exceptionnelles et bouleversantes de sa vie (le rêve de la célébrité, le cauchemar de la réalité puis finalement la folie qui s’empare du personnage) font de SERAPHINE un biopic de qualité grâce, entre autre et surtout, à une actrice qui n'a plus rien à prouver, quant à elle, de son talent immense d‘actrice.
Simple et émouvant, ce film relate un destin peu ordinaire, et assez stupéfiant en fin de compte. Ne connaissant rien du personnage, j'ai été bluffé par les toiles de l'artiste. Du coup, j'ai trouvé le film très captivant. Mention spéciale à Yolande Moreau, la musique et la photo.
Ce film vaut autant par la reconstitution historique de la vie de l'artiste que par le moment de culture qu'il véhicule. Yolande Moreau a trouvé avec cette interprétation un personnage à la hauteur de son talent, et pas étonnant que le film ait cumulé autant de récompenses. Un grand moment de cinéma, à garder en mémoire pour avoir une idée aussi de ce que pouvait être la vie d'artiste-peintre à une époque où le succès venait souvent en temps posthume. Un film aussi pour appréhender le décalage du vécu et des représentations de la réalités passées au prisme de l'esprit et du cœur de l'artiste, donc un film beau au sens propre comme au sens figuré, émouvant et déchirant.
Yolande Moreau a trouvé dans ce film un rôle qui lui convient parfaitement. Ce bioptic est agréable à regarder : pas de mélo drame, la caméra prend son temps et le scénario est centré sur la vie telle Séraphine devait la percevoir. Est-elle une femme aussi simple que laisse prétendre le film ? En tout cas sa fin de vie fut beaucoup moins heureuse que laisse croire la fin du film.
Certaines critiques deux étoiles s'apparentent à 3 étoiles -. Or, dans le cas présent c'est bien le cas contraire, "Séraphine" étant pour moi beaucoup plus proche du "une étoile". Mais ce serait il est vrai un tout petit trop sévère vis-à-vis d'une oeuvre dotée de réelles qualités il faut l'admettre. D'abord un certain mérite à Martin provost de nous offrir un "biopic" loin des paillettes et des célébrités habituelles. Ici, nous sommes pas mal dans l'inconnu, avec un portrait de femmes qui ne ressemble à pas beaucoup d'autre. De plus, le film se refuse à tout manichéisme, ce qui est tout à son honneur : ni jamais blanc ni jamais tout noir... Mais c'est aussi la manière dont Provost a dessiné Séraphine qui nous séduit : à la limite de l'autisme et toujours grognon, voire désagréable, ce personnage sait ainsi se démarquer de certains clichés et n'en sonne que plus juste. De plus, certaines scènes peuvent évoquer des tableaux grâce à une jolie lumière. On appréciera également la relation avec cet amateur d'arts allemand, et l'aspect assez tragique bien rendu, avec un destin qui aurait pu en être autrement sans la guerre... Mais alors me direz-vous, que demander de plus et quoi reprocher à ce film? Presque tout vous répondrais-je! Car d'emblée, "Séraphine" semble vouloir s'appuyer sur un rythme pantouflard et des plus téléfilmesques, empêchant ainsi systématiquement l'émotion de surgir ou encore un quelconque émerveillement ne serait-ce que devant une scène précise. C'est d'autant plus désespérant que les meilleures scènes du film sont elle aussi imprégnés de ce rythme lent, poussif, Provost n'arrivant jamais à nous intéresser vraiment à ce personnage qu'on aurait pourtant tellement adorer aimer... Yolande Moreau livre quant à elle une prestation correcte, mais c'est finalement Ulrich Tukur qui retient notre attention grâce à une belle capacité de nuancer son personnage. Finalement, l'oeuvre s'avère plus estimable qu'autre chose tant elle est ennuyeuse : une déception.
Ce film m'a permis de découvrir cet artiste pour le moins assez hors du commun. Son travail dégage une telle force dans le film, en réalité ça doit être toute autre chose. Yolande Moreau est grandiose dans le rôle de cette Séraphine de Senlis qui sombre de plus en plus dans la folie. Son regard a la fin est vide comme celui des fous, comme celui de ceux happés par une folie "venant d'en haut". Yolande Moreau nous offre une magnifique prestation. le film a peu de dialogues ce qui ici n'est pas forcément négatif. Le film nous apprend de nombreuses choses sur cette artiste brute plutôt oubliés de nos jours (Remise au gout du jour avec le film et la grande expo a Paris) notamment des techniques et des trouvailles au niveau des couleurs pour le moins étonnantes. Un film dans lequel la sensibilité de tous sera appréciée. Une très agréable surprise et une découverte dans le domaine de la peinture.
Il faut quelques minutes pour rentrer dans ce film au tempo particulièrement lent et à l’histoire pas forcement palpitante à première vue. Mais bien vite la réalisation discrète et constitué de plans contemplatifs et poétiques d’une indéniable beauté plait. Le scénario, d’une grande richesse, profite de l’interprétation phénoménale des deux principaux acteurs Yolande Moreau (ce n’est pas nouveau), et Ulrich Tukur. Ce genre de cinéma sans artifice en rebutera certainement pas mal, mais au milieu de deux blockbusters speed, ça fait un bien fou.
Suberbe évocation de la vie d'une artiste peintre assez peu connue (Séraphine de Senlis), avec une Yolande Moreau totalement habitée par son personnage. Bien sûr, pour aimer ce film, il faut apprécier la peinture et l'Histoire (donc réservé aux gens murs). En tout cas, bravo !
Un film très poétique, une belle démarche artistique. Yolande Moreau est la seule actrice capable d'incarner une femme forte et fragile à la fois avec autant de charisme, de beauté et de justesse. Le réalisateur a réussi à faire revivre Séraphine...