Le sujet était osé, faire un biopic sur une artiste rapidement tombée dans l’oubli alors que d’autres ont opté pour le strass et paillettes en adaptant la vie d’Edith Piaf, de Sagan ou encore de Coluche. Martin Provost réalise ici son troisième film et s’intéresse de près à Séraphine Louis, une femme de ménage qui va donner un sens à sa vie grâce à son don pour la peinture mais aussi grâce à la rencontre de celui qui deviendra son mécène : Wilhelm Uhde (premier acheteur de Picasso et découvreur du douanier Rousseau). C’est une artiste particulière qui nous est dévoilée comme une peintre au caractère bien trempé, elle nous apparaît aussi limite autiste par moment. Si l’interprétation de Yolande Moreau est parfaite, on regrettera la mise en scène trop amorphe, faisant sombrer le film dans une ambiance des plus ennuyeuses, typique d’un téléfilm et auquel on attend qu’une chose : le générique de fin !
un très beau film sur une femme de ménage virtuose de la peinture qui à été découverte et aidé par un marchand d'art . yolande moreau est excelente dans son role
L'histoire vraie d'une artiste peintre que tout le monde prenait pour une pauvre gueuse. Le contexte de l'époque, les personnages sont parfaitement retranscrits. On dénote quelques longueurs, le tout aurait été parfait en 1h40. Yolande Moreau est remarquable en incarnant cette artiste tourmentée au destin hors du commun.
J’avais zappé ce film à sa sortie, j’avais bien eu tort car il est superbe, intelligent et l’histoire de Séraphine de Senlis méritait d’être connue des personnes de notre génération. Evidemment, Martin Provost et Yolande Moreau y sont pour beaucoup. La mise en scène avec ses extérieurs bien choisis et cadrés est belle et Yolande Moreau parfaitement dirigée. Pourtant, cela n’a pas du être facile d’interpréter un tel rôle, le risque de trop en faire était grand. Aussi, les passages douloureux, impossible à cacher, ont été seulement décrits ou évoqués ce qui permet au film de garder une part de douceur. La ville de Senlis est fort bien mise en valeur ainsi que les tableaux de son musée d’art. Il est bien que la fin de vie de Séraphine sous l’occupation allemande n’ait pas été montrée. Reste l’essentiel : la période heureuse durant laquelle elle s’est livrée à sa passion. Un beau film qui donne envie de vivre.
Si j'ai été voir "Séraphine", c'est pour une raison, une seule : l'idée d'observer Yolande Moreau à contre-emploi dans un long-métrage dramatique, lequel essaye de faire les choses sérieusement, avec application. Dans le cas où l'ex-Deschiens n'aurait pas fait partie de l'affiche, je crois que mon attention ne se serait jamais focalisée sur cette production ma foi globalement convaincante. La première partie de "Séraphine" m'a semblé très intrigante, notamment de par les liens troubles entretenus avec un espèce de culte Bunuelien pourtant pas spécialement revendiqué mais dont l'omniprésence suffit à donner de la profondeur à un film aux inspirations sérieuses, qui prend néanmoins assez vite ses distances avec un modèle utilisé de façon mystérieuse à mon goût. La tête froide, le réalisateur (dont le nom est Martin Provost si je ne m'abuse) continue son bonhomme de chemin, s'éloignant un petit peu de l'ambiance de départ (intelligemment empruntée à L.B., je me répète) pour se tourner vers une réflexion basique sur la création, dont la qualité sera de légèrement délaisser l'aspect purement psychologique empoisonné par les clichés actuels pour se concentrer sur la façon dont parlent les tripes d'une "naïve". Il y un côté mystique et magique, hors-dogme religieux (ce n'est plus la même partie du film, l'importance de la foi chez Séraphine empruntant par ailleurs des sentiers battus) et assez fort qui ressort de cette honorable création, bien portée par une Yolande méritante dans la mesure où elle ne nous ressort pas les traits de visages et expressions vocales attendues. Le souci, c'est que non seulement "Séraphine" est découpé de façon extrêmement classique, non seulement la caméra (sobre ? Facile !) n'est pas franchement dans l'action mais en plus le troisième acte est franchement inintéressant, tirant en longueurs une fable biographique pourtant plus que défendable pendant ses deux premiers tiers. Dans l'ensemble, on ne s'ennuie pas. On est même surpris... Des fois !
Yolande Moreau interprète un personnage, elle tient son interprétation, la maîtrise, mais je crains que ce personnage n’ait aucun rapport avec cette personne qu’était Séraphine. Cela est regrettable quand on sait que dès lors qu’un film retrace la vie d’une personne, d’un fait historique la plupart des spectateurs prennent le propos du film pour argent comptant… Le plus souvent le film nuit à la personne, objectivée et réduite à quelques poncifs, légendes ou on-dit. Cela est d’autant plus vrai quand, de la personne et de sa vie, on ne sait à peu près rien, comme c’est le cas de l’inconnue, de l’anonyme Séraphine, morte de privations, de cachexie (« cueille de l'herbe pour manger la nuit ; mange des détritus ») — à l'instar d'au moins 45 000 autres pensionnaires des asiles français — durant la Deuxième Guerre. Bref on est en droit de rester perplexe face au personnage Séraphine de Yolande Moreau (le Uhde de Ulrich Tukur est infiniment plus réaliste et convaincant). Physiquement Séraphine ne ressemblait vraisemblablement en rien à cette femme balourde, lourde et mal dégrossie. Mentalement pourquoi en faire une simplette d'esprit ? Comme si souvent les biographies, celle-ci fait plus de tort à la protagoniste qu'elle ne lui rend hommage. Peut-être cependant donnera-t-elle à certains l’envie d’en savoir plus sur cette personne, cette artiste et son œuvre. Le film reste agréable à voir (d'où ma note), mais il reste un film, une fiction, voilà ce qu'il ne faut pas faire l'erreur d'oublier.
Un personnage illuminé porté à l'écran avec sobriété, trop sans doute, et j'aurais souhaité percevoir d'avantage son enfermement psychologique progressif. Sans maniérisme, Yolande Moreau baigne dans un ambiance cohérente au sujet, sage et lumineux, sauf dans les instants qui l'éloigne d'un comportement vertueux, la peinture. Pour le traitement, plus que pour le rendu général, mal rythmé car très peu de fluidité entre les périodes.
Je ne suis pas certain que ce film mérite son César, il est bon certes, mais au final il manque quelque chose malgré les acteurs impeccables (Yolande Morreau ne l'a pas volé son César), quelque chose qui donnerait plus d'âme au film.
Un inintérêt poli mais un inintérêt tout de même pour ce biopic lancinant et à la réalisation téléfilmesque qui provoque un certain engourdissement en particulier au niveau des paupières. Ce n'est nullement la faute de l'artiste en question, qui avait un talent et aussi un destin exceptionnel (et terrible !!!), mais celle des différents créateurs du film qui n'arrivent pas à retranscrire la passion frénétique de la création, caractéristique essentielle pour une oeuvre sur un peintre. On reste à la surface des choses, on y entre jamais. Et ce n'est pas la très très surestimée Yolande Moreau, qui au contraire de rendre attachant son personnage comme l'aurait fait une grande comédienne le rend agaçant, qui arrange les choses. Seul au niveau de l'interprétation, Ulrich Tukur arrive à donner quelques courts instants peut-être pas d'émotion mais de bon jeu d'acteur. Conclusion, il faudrait m'expliquer la moisson de Césars...
On suit l'histoire d'une folle qui peint des bouquets de fleur. Quelques beaux plans. Mais le tout est ennuyeux. Moreau en fait parfois trop dans sa démarche, comme toujours elle est inexpressive et fait très bien l’allumée, ca n'en fait pas pour autant un film interessant.