Arnaud Despleschin, son nombrilisme et ses acteurs reviennent pour une énième fable sur la vie, la mort, la transmission, la maladie, bref, toutes ces choses qui font que, dans le cinéma français, on s'ennuie profondément. Du moins, le fait de représenter par on ne sait quelle raison Despleschin comme le seul cinéaste auteur contemporain français capable risque fort de plomber le cinéma de style que nous sommes pourtant en matière de produire aujourd'hui (voir Rohmer, Doillon, Garrel, même s'ils n'appartiennent pas à la même génération, et du nouveau langage Philippe Lioret ou Christophe Honoré). "Un conte de Noël", avec sa construction croisée, emmêlée, faussement compliquée, et ses élucubrations philosophiques juives soutenues par quelques citations Freudiennes, s'étale avec bonheur comme une thèse en forme de fresque, car tout de même, le film dure 2h30 - encore plus de temps de perdu donc - . Il y a dans l'idée du réalisateur, un essai de psychanalise pour se recentrer soi-même, puisque l'on aura compris que le film fait largement référence à lui-même, mais de manière totalement diffuse, de façon à ce que tout le monde puisse piocher un peu de ce qui l'intéresse quand cela le concerne. Mais ce conte, en plus de ne pas en être un, n'est rien de plus que ce nombril langoureusement caressé, ce divan de velours où il est permis de nous allonger, au mieux un amas de clichés auteuristes et populaires à la fois, qui renoue avec un semblant de cinéma poétique et amer, dépourvu d'ironie alors qu'il croit en être bourré, et surtout malmené par une mise en scène éléphantesque et très, très peu rythmique, tout comme le scénario qu'elle tente d'imager dans une esthétique affreuse de série télévisée américaine. Croyant jouer des bons mots de la langue française, ce cinéma qui jouit de lui-même quand sort de la bouche de l'un de ces comédiens le mot 'métaphore' , se croyant au-dessus de la moyenne du cinéma français parce qu'il y a un aspect vaguement littéraire (les noms des