‘’Un conte de Noël’’ d’une folle gaîté. Ici ‘’folle’’ est à prendre au pied de la lettre. Voici donc une famille dont chaque membre participe avec entrain au concours de celui qui sera le déséquilibré. La mère, Junon, n’a aimé qu’un de ses enfants sur quatre, la fille, qui elle a un enfant schizophrène et qui banni son frère, qui lui-même se laisse tomber de sa hauteur face contre terre, etc. Après avoir explosée en vol ily a cinq ans, cette famille se réunie à nouveau pour Noël, car Junon est atteinte d’une maladie mortelle. Ce film, c’est un peu comme si la famille Tenenbaum d’Anderson rencontrait celle de Jean-Baptiste Emmerich (Le mort de ‘’Ceux qui m’aiment prendrons le train’’ de Chéreau). Les personnages se balancent à la tête les pires horreurs, quand ce ne sont pas des gnons, tout en riant (de bon cœur ?) Mais tout ça c’est du cinéma, pour preuve, la fermeture au noir par l’obturateur de la caméra pour encadrer les personnages dans un rond comme au temps du muet, le sang qui ressemble à du sirop de grenadine, l’énorme couteau qui crochète une serrure dans laquelle il ne rentre pas, les personnages qui s’adressent directement à nous... En jonglant avec les effets, Desplechin, justifie le ‘’conte’’ du titre et joue avec les émotions, tantôt il nous immerge dedans, tantôt il nous met à distance en appuyant ses effets, peut-être pour, à la manière de Godard, dire au spectateur ‘’ceci est un film, c’est du cinéma, pas la réalité’’. Se faisant, il nous sort du flot narratif pour nous faire réfléchir à son contenu. Du fait, on passe par plusieurs phases, on peine à rentrer dans l’histoire, puis on y est bien, pour ensuite être au bord de la suffocation, etc. Certes, nous vivons là une vraie expérience de cinéma, mais en refusant de donner des réponses claires, Desplechin écarte une partie de ses spectateurs. On se dit que ce film est très certainement superbe, mais que l’on a pas compris, qu’il doit nous manquer des clefs, qu’il faudrait le revoir, se le faire exp