Sur "un conte de noël", le jugement tiède semble ne pas exister : les spectateurs adorent ou détestent. Parmi ces derniers, les qualificatifs qui reviennent le plus souvent sont "ennuyeux" et "prétentieux". Je me permets d'en ajouter un troisième : grotesque. Rien n'est crédible dans cette histoire, ni les situations, ni les pathologies, ni les réactions des personnages. Les meilleurs moments du film font penser à du Lelouch, c'est tout dire ! Quand je pense que Pierre Murat, dans Télérama, ose faire de Depleschin un héritier de la Nouvelle Vague ! Quand je pense que Depleschin, dans des interviews, osent évoquer des modèles comme Truffaut, Bergman, Hawks, etc. Qu'on l'oblige à faire un film en suivant les préceptes du dogme danois, cela lui permettrait peut-être d'avoir ensuite une approche moins boursouflée du cinéma, moins artificielle. Dans "un conte de noël", même les enfants ne sont pas naturels, un comble ! Cela lui permettrait aussi de ne pas rajouter partout de la musique, le plus souvent sans aucun rapport avec le scénario. Certes, c'est sans doute ce qu'il y a de mieux dans le film, mais amusez vous à compter les références des musiques utilisées quand défile le générique de fin. A vue de nez, on doit être à 20 références, sans compter la musique originale de Grégoire Hetzel. "Un conte de noël" est vraiment le pire film d'un réalisateur par ailleurs artificiellement dopé aux louanges partisanes d'une certaine critique française. Face à un tel désastre face auquel on ne ressent aucune émotion, que pouvaient faire les comédiens ? C'est assez simple : les comédiennes arrivent toutes à surnager, en particulier Anne Consigny et Chiara Mastroianni. Quant aux comédiens, seuls Laurent Capelluto (le cousin Simon) et, à un degré moindre, Hippolyte Girardot, arrivent à s'en sortir. "Un conte de noël" est vraiment l'archétype du film français qui enchante la critique parisienne et attire, cette fois à juste titre, les moqueries du reste du monde.