Une greffe, une moelle épinière, un cancer, des tests, l'incompatibilité, l'hôpital, un accident de voiture, une haine inexplicable, une lettre, un bannissement ( !!! ), de la cruauté gratuite, un adultère, Noël, la religion, la messe de minuit, les cadeaux, la famille, des frères, des soeurs, des cousins, des petits-enfants, une grand-mère lesbienne, des souvenirs lourds, l'argent, une faillite, le théâtre, la Mort, le silence, la folie, le psy, la dépression, le tabac, l'alcool, Dedalus, Thésée, Junon, Abel, Roubaix, une teinturerie, une maison sinistre, du jazz, de la musique classique... Arrêtez là, la coupe est pleine ! Mais il faut la boire jusqu'à la lie, jusqu'à l'hallali même ! Desplechin n'a aucune pitié pour le spectateur, ne donne aucune clé aucun fil d'Ariane afin de sortir de ce labyrinthe familial et semble suivre une psychanalyse expiatoire. Mais qu'avons-nous fait pour endurer un tel supplice? Pour faire dans les allusions mythologiques dans lesquelles le réalisateur se complaît gratuitement, j'ai eu l'impression d'être le malheureux Sisyphe condamné à regarder sans fin un film prétentieux, ampoulé, abscons, vain, verbeux, théâtral, foutraque, bobo, snobinard, ennuyeux à mourir avec des effets de mise en scène alambiqués, des dialogues totalement surréalistes, des situations souvent incompréhensibles, des réactions pas du tout naturelles, une hystérie pénible à supporter... Il est vrai que tout le monde ne cesse de boire, peut-être le tournage n'était-il qu'une longue beuverie? D'où des fous-rires de ma part lors de la projection mais qui se sont faits au détriment du film et de son pseudo-réalisateur qui ferait mieux de suivre une longue analyse plutôt que de prendre en otages des spectateurs innocents. La presse est élogieuse, quelle bizarrerie que cette fameuse exception française qui défend de telles productions! A part l'interprétation, il n'y a rien à sauver de ce naufrage qui m'a agacé au plus haut point...